Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/549

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de piquer ; brocher trop-bas, c’est s’exposer à ne point fixer solidement le fer & à occasionner le délabrement du pied.

4°. Il se souviendra que le quartier de dedans demande, attendu sa foiblesse naturelle, une brochure un peu plus basse que celui de dehors.

5°. Les lames seront chassées de façon qu’elles ne pénétreront point de côte, & que leur sortie répondra aux étampures.

6°. Elles régneront autour des parois du sabot, les rivets se trouvant tous à-peu-près à une même hauteur.

Chaque lame étant brochée, & l’effilure étant relevée, le maréchal, par un coup de brochoir adressé sur la tête de chaque clou, achèvera de les faire pénétrer fermement dans l’ongle, ayant la précaution d’assurer & de soutenir ses coups en plaçant les tricoises en dessous près du fer ou de la partie qui doit former les rivets, selon le plus ou le moins de délicatesse & de sensibilité du pied. Il coupera & rompra ensuite avec ces mêmes tricoises, le plus près de l’ongle qu’il lui fera possible, les effilures qui ont été pliées & qui excèdent les parois du sabot ; il aura soin, aussi-tôt après, de couper avec le rogne-pied toute la portion de l’ongle qui pourroit excéder & dépasser le fer, en frappant, dans cette intention, modérément & à petits coups de brochoir, sur ce même instrument, en observant de prendre l’ongle dans le vrai sens ; il enlèvera en même temps, avec le coin tranchant de ce même outil, une légère partie de la corne aux environs de la sortie de chaque lame, pour y former

la place des rivets ; il rivera ensuite, en frappant d’une part sur la tête des clous, & en soulevant de l’autre la pointe avec les tricoises qu’il tient près de cette pointe, à mesure des coups adressés sur la tête ; il les dirigera ensuite, mais avec moins de force, sur les pointes qu’il s’agit d’insérer & de noyer dans l’ongle : pour s’assurer & maintenir les lames dont la tête pourroit s’élever alors & s’éloigner de l’étampure, il opposera les tricoises, en les plaçant successivement près de chaque pointe, quand il frappoit les têtes ; il les frappera encore de nouveau en opposant pareillement les tricoises sur les rivets, & il terminera enfin son opération en rabattant, à coups légers de brochoir les pinçons, s’il y en a : il n’est pas nécessaire de raper la muraille, ainsi qu’on le pratique communément, si l’on veut conserver cette pellicule grasse que la nature a donnée au sabot, & si l’on veut éviter les seimes & les autres altérations de cette partie.


CHAPITRE III.

Des différentes espèces de Ferrure.


Section Première.

Ferrure ordinaire.


Il n’y a, dit M. la Fosse, qu’une ferrure à mettre en usage pour les chevaux qui ont bon pied, & qui n’ont pas de défaut ; c’est celle de ferrer court, de ne jamais parer le pied. On ne doit pas confondre les termes parer & abattre ; parer, c’est ;