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est plus haute que le Commet ; repliées F, lorsqu’elles se roulent en-dedans par le sommet ; flottantes, lorsqu’elles surnagent l’eau, &c.

Il faut cependant observer que ces directions ne sont pas constantes, souvent durant le cours d’une journée ; cela dépend de la lumière, de la chaleur : mais n’anticipons pas sur ce que nous avons à dire.

On distingue encore plusieurs manières d’être dans les feuilles. Les premières partent immédiatement des racines, & sont appelées radicales, telles sont les feuilles de toutes les plantes liliacées ; les secondes partent également des racines & des tiges, & on peut les nommer dissimilaires, parce qu’il est très-rare qu’elles se ressemblent, même quant à la forme ; les troisièmes tiennent aux tiges, & on les appelle caulinaires ; les quatrièmes enfin, accompagnent toujours les fleurs, & on les nomme florales.

Section III.

Anatomie de la Feuille, & usage de chaque partie.

On peut faire l’anatomie de la feuille de deux façons, ou en enlevant chaque partie l’une après l’autre à l’aide d’un instrument, & les examinant séparément, ou en laissant macérer une feuille dans l’eau pendant très-long-temps, jusqu’à ce que le parenchyme soit absolument décomposé, & qu’il ne reste plus que les nervures & le réseau. Cette seconde façon, la plus commode à la vérité, n’est pas la plus exacte, & la feuille, après la macération, n’offre plus qu’un squelette végétal, si je puis me servir de cette expression : on n’apperçoit que les nervures & la charpente ; mais l’écorce, le parenchyme, les glandes, les utricules, &c. se sont décomposés dans l’eau, & ne sont plus visibles. Nous nous servirons donc ici du premier procédé, comme plus exact.

§. I. De l’écorce. La première partie qui s’offre à la vue dans une feuille, est cette enveloppe extérieure qui la revêt des deux côtés, à laquelle quelques auteurs n’avoient donné que le nom d’épiderme, mais qui mérite avec raison celui d’écorce, puisqu’elle en est une véritable. L’écorce, comme nous l’avons vu à ce mot, couvre toutes les parties de la plante, depuis l’extrémité la plus déliée des racines, jusqu’à la dernière ramification ; mais, comme nous l’avons aussi observé, l’écorce n’est pas par-tout la même, & n’est pas composée des mêmes parties ; dans la tige, les branches, les racines, elle contient un épiderme, une enveloppe cellulaire, un réseau & des couches corticales, des vaisseaux, &c. : les couches corticales ne lui sont pas tellement essentielles qu’il ne puisse exister d’écorce sans elles, puisque dans la feuille, les pétales & les autres parties les plus délicates de la plante, comme les filets des étamines, le style du pistil on ne les rencontre pas ; l’épiderme, le réseau cellulaire ou cortical, & le parenchyme qui remplit les mailles, voilà ce qui constitue l’écorce proprement dite, & ce que l’on retrouve partout, sur-tout dans l’écorce des feuilles.

Si l’on considère les deux côtés d’une feuille, on sera frappé de la grande différence qu’ils offrent ; l’un est, en général, lisse, brillant, vernissé, l’autre, au contraire, est rude ;