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pu jusqu’à présent faire connoître la nature des petits vaisseaux qui composent le parenchyme, comment ils communiquent entr’eux, & comment ils communiquent, soit avec les vaisseaux qui forment les nervures & les mailles du réseau parenchymateux, soit avec le réseau cortical, les glandes corticales & l’épidémie. Nous pouvons cependant conclure cette communication de plusieurs raisons. 1°. Les glandes corticales paroissent, en général, tellement adhérer avec le parenchyme, que lorsqu’on écorce une feuille, on enlève des portions de cette substance beaucoup plus dans les endroits où sont les glandes corticales, que dans les autres. 2°. On ne trouve presque ces glandes que dessus le parenchyme. 3°. enfin, le parenchyme ne peut être altéré, que les glandes corticales, & les vaisseaux qui composent les mailles ne le soient, & vice versà. Il y a donc tout lieu de supposer cette communication comme démontrée par le droit, quoi qu’elle ne le soit pas par le fait, c’est-à-dire, par l’observation.

Le parenchyme est perpétuellement imbibé d’une humidité, & de sucs assez communément verdâtres, qu’il reçoit, selon toutes les apparences, des vaisseaux du réseau. Souvent ces sucs sont renfermés dans de petits réservoirs nommés utricules, que Malpighi & Grew ont très-bien observés : c’est-là que ces sucs sont élaborés, purifiés, pour être entraînés jusqu’à la racine par la sève descendante ; ou bien ces sucs, secrétions de la végétation, n’attendent que l’acte de la transpiration insensible, pour être expulsés du corps de la feuille.

Telles sont toutes les parties dont la feuille est composée, & dont la connoissance est absolument nécessaire pour bien entendre la solution des principaux phénomènes que cet organe va nous offrir ; & comme il paraît que c’est le principal agent de la végétation, il n’est pas étonnant que la nature se soit plu à le travailler, & à le rendre propre à remplir ses vues.

Deux objets cependant méritent encore notre attention ; c’est la différence que l’on remarque entre les deux surfaces des feuilles, & la couleur verte qui est si commune à cette partie végétale.

§. V. Différence entre les deux surfaces de la feuille. Nous n’avons considéré jusqu’à présent la feuille qu’en général, & que par rapport aux différentes parties dont elle est composée, sans beaucoup insister sur ses deux surfaces, l’inférieure & la supérieure. La surface supérieure est celle qui regarde le ciel, & l’inférieure regarde la terre. Quoique ces deux surfaces soient recouvertes par le même épiderme, quoiqu’on y retrouve le même réseau cortical, des nervures, un parenchyme,& qu’elles ne soient séparées l’une de l’autre que par le réseau parenchymateux, cependant il est difficile de les confondre, & elles ont un aspect ordinairement si différent, qu’on ne peut s’empêcher d’imaginer tout de suite que la nature leur a attribué des fonctions différentes. La surface supérieure est ordinairement lisse & lustrée ; ses nervures sont indiquées, mais sans être saillantes ; rarement est-elle garnie de poils : il y a même des plantes où elle paroît avoir une couleur différente. Le tremble, l’ar-