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avec un bouchon, de façon que l’air atmosphérique n’y entre point ; on le retire de dessus l’appareil, & en le secouant & l’agitant pendant quelques minutes, l’air fixe se combine bientôt avec l’eau, & l’eau devient une véritable eau gazeuse ou acidule. On renouvelle cette opération aussi souvent qu’on a besoin d’eau acidule.

Si l’on a besoin d’une grande quantité d’eau à la fois, on peut substituer au bocal un tonneau, comme on le voit, Figure 2. On place sur une table solide & fixe A, un tonneau debout B, de façon que son fond la déborde de quelques pouces, pour y placer une canule ou tube de bois C, de trois ou quatre pouces de longueur : on pratique un trou dans la partie supérieure du tonneau, par où on le remplit d’eau D. Le reste de l’appareil se conçoit facilement en jettant les yeux sur la Figure. On opère de la même manière que pour le petit appareil, & voici comme on remplit le tonneau. On bouche bien la canule C, puis on remplit le tonneau par son ouverture supérieure D : le tonneau exactement plein, on bouche bien cette ouverture ; puis la canule baignant dans l’eau du vase l qui sert de réservoir, on la débouche pour placer le conducteur 4. À mesure que l’air fixe monte dans le tonneau, l’eau fort dans la même proportion, tombe dans le réservoir, & de-là dans le cuvier E. Quand le tonneau est au tiers ou au quart plein d’air fixe, on retire le tube de communication, & on bouche bien exactement la canule sous l’eau. Cela fait, on renverse le tonneau sur la table : deux hommes l’agitent fortement pendant un certain temps ; huit ou dix minutes suffisent, & l’eau se trouve acidulée.

On met les matières étrangères qui doivent entrer dans la composition de l’eau minérale, après qu’on l’a saturée d’air fixe, parce qu’alors on n’en perd rien, & l’on est plus sur de l’exactitude.

Aix-la-Chapelle. Mêlez dans une eau que vous avez imprégnée de la vapeur de soie de soufre, deux grains ou environ de terre calcaire, quatre de sel marin, & près de deux gros d’alcali fixe, par pinte. (On imprègne l’eau de la vapeur du soie de soufre, comme on l’imprègne d’air fixe ; en mettant dans le flacon 3 du soie de soufre en liqueur, & le chauffant un peu pour en dégager les vapeurs, & les faire passer dans le bocal 2.)

Aumale. Deux grains de terre martiale, quelques grains de terre magnésienne, quatre grains de sel marin à base d’alcali & à base terreuse, deux grains de tourbe par chaque pinte d’eau chargée d’air fixe, seulement pour saturer le fer & la terre.

Bagnères de Luchon. Comme elles ressemblent parfaitement à celles de Barèges, voyez cet article.

Balaruc. Mettez dans de l’eau chaude échauffée au 42e. degré, pour soixante livres d’eau, trois gros de terre calcaire ; versez-y quelques gouttes d’acide vitriolique assez étendu d’eau pour que l’effervescence soit lente & douce ; bouchez bien le vase pendant douze heures, puis mettez-y une once de sel marin, & trois gros de sel déliquescent.

Bard. Un scrupule d’alcali, quinze grains de terre magnésienne, huit à dix grains de sélénite par pinte d’eau chargée d’air fixe.