Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/224

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espèce, prenez aloès un gros ; vinaigre tartarisé, demi-once ; miel, une once : mêlez, broyez, & donnez comme ci-dessus. On diminuera encore la dose pour ceux d’une taille moyenne, & ainsi en proportion pour les petits & les plus foibles.

Manière de faire le vinaigre tartarisé. Prenez sel de potasse, deux onces ; eau commune, quatre onces : faites dissoudre & filtrez, vous aurez l’eau alcaline : ajoutez à cette eau, vinaigre, une livre & demie ; vous aurez le vinaigre tartarisé, ou terre foliée de tartre liquide.

N°. 14. Prenez onguent mercuriel (N°. 7.), quatre onces ; huile de laurier, deux onces ; fleurs de soufre, une once ; précipité rouge, deux gros : mêlez & incorporez.

N°. 15 Breuvage sudorifique. Prenez fleurs de sureau, une forte poignée ; bois de gayac coupé par tranches, deux onces : faites bouillir le bois dans trois chopines d’eau commune, jusqu’à réduction d’une pinte ; retirez du feu ; ajoutez la fleur de sureau, plus sel ammoniac & fleurs de soufre, de chaque une once. La dose de ce breuvage sera la même que celle de la formule (N°. 3.). M. T.


Gale, Maladie des arbres. Ses premiers signes visibles se font appercevoir sur l’écorce dont elle change la couleur, la rend raboteuse, ridée, écailleuse. L’origine de cette maladie tient à la répercussion de transpiration de l’arbre, dans la masse de la circulation de la sève, occasionnée par un froid subit, une gelée, ou un coup de soleil pendant un temps bas, un jour chaud, & lorsque le soleil darde ses rayons à travers une atmosphère vaporeuse ; cette matière perspirable rentrée & mêlée avec la masse de la sève convenue dans les branches, la rend âcre, corrosive & la vicie. Comme les pores de l’écorce sont obstrués, & qu’ils ne peuvent plus donner issue à une nouvelle transpiration, l’acrimonie de la sève attaque les parties ligneuses des branches, les branches se dessèchent, & l’arbre périt partie par partie. Quoique ces effets aient beaucoup de ressemblance avec ceux de la brûlure, (voy. ce mot) peut-être que la même cause agit, mais d’une manière différente, & qui cependant conduit à la même fin. Les arbres fruitiers à écorce tendre, les jeunes branches & les bourgeons de l’année précédente y sont plus sujets ; certains fruits n’en sont pas exempts. Le remède à ce mal est, dès qu’on s’en apperçoit, de ratisser fortement l’écorce afin d’enlever les écailles les rides, les gerçures galeuses, & d’aller jusqu’au vif ; puis recouvrir le tout légèrement avec l’onguent de saint-fiacre. (Voyez ce mot)


GALLE, Histoire Naturelle, Botanique. Pour peu qu’on soit accoutumé à considérer attentivement les différens phénomènes que la nature offre dans le règne végétal, on a dû souvent remarquer ces excroissances singulières qui adhèrent aux feuilles & aux tiges de certaines plantes, & de quelques arbres ; on leur a donné le nom générique de galles. Les arts ont su en tirer parti, & sous ce rapport, ainsi que sous celui de productions végétales, elles méritent que nous nous y arrêtions un moment. Rien d’indifférent dans la nature pour un