Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/231

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courir sur toutes les branches de l’arbre. Le corps de ces petits insectes est applati, son contour est à peu près ovale ; ils portent deux antennes & ils ont six jambes qu’on apperçoit lorsqu’on les cherche avec un peu d’attention ; car assez souvent elles sont cachées par la partie supérieure au-dessous de laquelle elles sont attachées. Des branches, les galle-insectes gagnent les feuilles, & comme leur nombre est prodigieux, certaines feuilles en sont quelquefois toutes couvertes ; on en voit de différentes grandeurs & de différentes couleurs, de presque blanches, d’un blanc verdâtre, d’un blanc jaunâtre, de jaunâtres, de rougeâtres. Elles se fixent sur ces feuilles pour en tirer la substance nécessaire à leur nourriture & leur accroissement ; elles en pompent le suc avec une trompe très-fine placée près de la première paire de jambes. Les feuilles ne sont pas les seuls endroits où les jeunes galle-insectes s’attachent ; on en trouve encore sur les bouts des nouveaux jets, ils sont assez tendres & assez succulens pour leur fournir la nourriture qu’ils cherchent. Tant qu’ils en trouvent une quantité assez abondante, ils y restent attachés & comme immobiles ; mais si quelque accident dessèche ou fait périr la tige ou la feuille qui les nourrissoit, ils savent bien la quitter pour aller chercher un autre emplacement où ils ne puissent pas en manquer. À la chute des feuilles, elles tombent à la vérité avec elles, mais bientôt elles les quittent pour remonter à l’arbre & gagner les jeunes rejetons. L’hiver passé, elles se fixent enfin en mars sur les tiges, de manière à ne plus en sortir & à ne pouvoir plus faire un pas en avant ou en arrière.

Leur accroissement est très-lent pendant les mois de juin, juillet, août, septembre & octobre ; elles sont cependant plus grandes, vers le commencement de novembre ; leur épaisseur est encore très-peu de chose, elles ne paroissent que comme des membranes ovales, plaquées sur les feuilles ; elles ont toutes à peu près la même couleur roussâtre ; il n’y en a plus de blanches, de blanchâtres, ni de jaunâtres ; quand elles marchent elles ne paroissent plus si aplaties, elles s’élèvent un peu sur leurs jambes & portent devant elles deux antennes extrêmement fines. Vers les premiers jours de mars, elles commencent à devenir plus renflées tout le long de leur dos, elles prennent un peu de convexité ; leur clos vu à la loupe paroît alors chagriné, on y apperçoit un grand nombre de petits tubercules & sept à huit longs fils ou poils qui partent de divers endroits de la circonférence du corps, mais différemment placés & dirigés ; il y en a même qui vont s’attacher au bois assez loin de l’animal.

Vers les premiers jours d’avrils non-seulement les galle-insectes paroissent encore plus renflées, elles commencent même à prendre une convexité très-sensible ; c’est alors qu’elles se dépouillent de leur vieille peau : ce n’est que vers le commencement de mai qu’elles ont acquis leur dernier terme de grandeur ; elles ressemblent alors à une vraie galle. Vers le quinze de mai elles commencent à pondre ; elles se délivrent ensuite peu à peu de leurs œufs