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les feuilles, & les répéter toutes les deux ensemble pendant le printemps, l’été & l’automne, jusqu’à ce qu’on soit assuré qu’il n’existe plus de galle-insectes. Je conviens que cette opération est longue, minutieuse, ennuyeuse, &c. ; mais il en résultera que l’écorce des branches, l’épiderme des feuilles seront nettes, & que la transpiration & les sécrétions de l’arbre se rétabliront insensiblement.


GANGLION, Médecine Vétérinaire. Tumeur dure, sensible dans le commencement, qui arrive aux tendons des extrémités du cheval.

Le ganglion présente des variétés dans la grosseur & dans sa figure ; on en voit dont la grosseur égale celle d’une aveline, d’autres qui égalent celle d’une muscade, d’autres une noix, & nous en avons vu même un dans un cheval de carrosse, de la grosseur d’un œuf de pigeon.

Le siége de cette tumeur n’est pas précisément situé dans le corps du tendon, mais seulement dans ses enveloppes ; elle fait boiter l’animal.

La cause éloignée du ganglion est rapportée à des coups, des chutes, des contusions, des efforts, &c. ; (voyez tous ces mots) tandis que la cause prochaine est attribuée à des humeurs qui, s’étant peu à peu accumulées & épaissies entre les fibres & les tuniques, forment une tumeur de la grosseur ci-dessus déterminée.

Le ganglion, lorsqu’il est récent, se guérit assez facilement, en appliquant des cataplasmes émolliens de feuilles de mauve, de pariétaire, &c. & en faisant succéder à ces topiques les frictions résolutives & spiritueuses, telles que l’eau de vie camphrée. Quand tous ces moyens n’ont pas le succès désiré, il faut avoir recours à l’application du feu ou cautère actuel ; mais si la tumeur est parvenue à un volume considérable, il n’y a pas d’autres ressources qu’à traiter le ganglion comme on feroit pour une tumeur enkystée, (Voyez Kyste) c’est-à-dire, l’inciser avec le bistouri, pour en faire sortir l’humeur enkystée. En faisant l’incision, il faut bien prendre garde de blesser le tendon. Cette dernière pratique est préférable à l’application des caustiques & à l’extirpation : il est rare qu’un artiste sage & éclairé ait recours à celle-ci, parce qu’il en connoît le danger.

Il ne faut pas confondre le ganglion avec ce qu’on appelle la nerferure. (Voyez ce mot, où vous trouverez les signes caractéristiques qui vous la feront distinguer de l’autre). M. T.


GANGRÈNE, Médecine Vétérinaire. Comme cette maladie est des plus graves, & très souvent suivie de la mort, ceux qui n’ont pas fait les études nécessaires en médecine ne sauroient la traiter : il faut donc recourir promptement aux maîtres de l’art. Les maîtres de l’art en maréchalerie ou médecine vétérinaire habitant les campagnes, sont rarement très-instruits ; c’est pour eux particulièrement que l’article suivant est fait.

Son existence se manifeste par la mort de la partie qu’elle attaque, par son immobilité & par sa froideur ; lorsqu’elle est précédée d’une tumeur, on lui donne le nom de gangrène humide, & lorsqu’elle paroît