chaleur s’éteint, si les chairs s’amollissent, s’affaissent, & si la douleur disparaît.
5°. La brûlure produit aussi la gangrène ; car une partie qui est profondément brûlée, est bientôt atteinte du sphacèle ou de la gangrène sèche : les chairs voisines, à cause de l’influx du sang & de l’inflammation accompagnée de tension, qui surviennent, sont attaquées de la gangrène humide.
6°. Tous les herbivores, les chiens de chasse, les chats, &c., sont exposés aux morsures des animaux venimeux ; la gangrène qui en résulte se manifeste par le grand abattement, les syncopes, les sueurs froides, les vomissemens dans les animaux non ruminans, & les coliques violentes qui accompagnent quelquefois la morsure de la vipère. Dans la partie blessée, il y a une douleur forte, vive : avec la douleur, la tension & l’inflammation qui dégénèrent en une mollesse œdémateuse ; le poil se hérisse, s’écarte & tombe par place ; il s’élève de grandes taches d’un rouge-noirâtre, qui annoncent la mortification prochaine.
Les désordres qui troublent toute l’économie animale dépendent de l’impression funeste du genre nerveux. Cette pernicieuse substance attaque directement le principe de la vie : aussi n’a-t-on pas cru qu’il y ait d’autre indication à remplir dans la cure de ces plaies, que de combattre la malignité du venin par des remèdes pris intérieurement.
Si les accidens sont l’effet de l’étranglement, les incisions aussi profondes que les piqûres faites par les dents de l’animal changeroient la nature de la plaie, & pourroient empêcher l’action du virus. Le cautère actuel ou potentiel concourroit peut-être à produire un changement qui affoibliroit ou détruirait la faculté délétère de ce même virus.
7°. Il arrive souvent que la pourriture est une des causes éloignées de la gangrène humide : mais avant que de parler des différentes espèces de pourriture qui causent la gangrène, nous observerons ;
1°. Que les solides & les fluides qui forment les individus qui composent les diverses espèces d’animaux, sont susceptibles de putréfaction, qu’ils y tendent continuellement, & qu’ils ne pourroient exister sans les efforts que fait la nature pour la prévenir, la retarder ou la détruire ;
2°. Que la disette des fourrages & leurs mauvaises qualités produisent fréquemment des maladies putrides & des gangrènes ; parce que le défaut du chyle, sa mauvaise qualité de sa putridité doivent nécessairement causer ou hâter celle du sang ;
3°. Qu’une trop grande quantité de bile peut, en accélérant le mouvement intestin d’animalisation, trop disposer le chyle à la putréfaction ;
4°. Que le mouvement trop ralenti des fluides fait languir les excrétions : ce que les fluides contiennent de putride, n’étant pas évacué, corrompt ce qui est sain ; & hâte la putréfaction de ce qui dégénère. Le mouvement progressif ne s’oppose plus, ou que foiblement, au développement de l’air fixe, & les humeurs abandonnées presqu’à elles-mêmes, dans un lieu