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égards, la préférence sur les autres.

Si on plante la grenadille dans un bon terrain & qu’elle ait de l’eau de temps à autre, on sera assuré de garnir, en moins de quatre ans, le plus vaste pavillon en treillage, & on aura une ombre épaisse, objet précieux dans les provinces du midi. Si on la plante dans un terrain maigre, elle poussera avec moins de force, à la vérité, mais elle tapissera également bien un mur, des tonnelles, &c. La grenadille, mariée à un peuplier blanc ou ypreau (voyez ce mot), produit un joli effet par le contraste du vert luisant & foncé de ses feuilles avec le vert blanchâtre de celles de l’ypreau. Pour cet effet, il convient d’aider & de soutenir les jeunes tiges en les entortillant autour du tronc, jusqu’à ce qu’elles aient gagné le sommet de l’arbre.

Dans les provinces du nord du royaume, elle exige les abris les plus chauds, & pendant l’hiver, d’être garantie du froid par des paillassons.


GRENIER. Consultez la section première du troisième chapitre de la deuxième partie du travail sur le froment, page 171 de ce volume ; elle contient ce qu’il importe de connoître sur ce sujet.


GRÈS, ou, mal-à-propos, GRAIS. Pierre aussi rare dans plusieurs de nos provinces, qu’elle est commune dans beaucoup d’autres, composée de grains de sable plus ou moins gros, & unis ensemble par un gluten qui n’est pas bien connu. On trouve cette pierre souvent en masses informes, souvent par couches, & dans quelques endroits on en rencontre qui est cristallisée. Dans la Flandre Françoise, en fouillant la terre, on trouve de gros blocs isolés, & sans doute chariés par les eaux lors des révolutions, puisqu’ils sont très-éloignés de toutes espèces de masses ou de couches. Sa couleur varie non-seulement en raison de celle du grain de sable, mais encore par celle du gluten qui le lie. On voit des grès blancs, gris, rouges, bruns, herborisés, &c. Si le gluten est détruit, il n’offre plus qu’un sable pur, sec, ne laissant aucune poussière sur la main qui le touche. Ce sable contient parfois du fer, du cuivre, de l’étain, & même de l’or.

Le Japon, les Isles des Canaries, &c. fournissent les grès à filtrer l’eau ; les grès ordinaires de France fournissent les pavés des rues, des grands chemins, & pour les bâtimens. Le sable du grès uni & broyé avec la chaux, fait un mauvais mortier, parce qu’il est trop sec, trop arrondi. Le grès lui-même, employé dans la maçonnerie, ne se lie point, à moins qu’il ne soit employé en gros quartiers. Si les circonstances contraignent à employer ce sable, il sera prudent de l’unir avec un peu d’argile.


GRÉSIL, petite grêle qui tient le milieu entre la grêle & la neige. Il ne tombe guère qu’au printemps, & forme ce qu’on appelle les giboulées de mars ; ses effets sont peu dangereux, les grains sont petits, & communément mêlés avec la pluie. (Voyez le mot Grêle).


GRIBOURI. Ce genre d’insecte, suivant M. Geoffroi, renferme douze espèces différentes, toutes douze, à bien prendre, sont le fléau des