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trémité de laquelle est attaché un bouton qui s’épanouit, & devient une fleur ; cette tige est parfaitement simple, dénuée de feuilles, & presque toujours même de bractées ou feuilles florales. Les botanistes ont donné à cette espèce de support le nom de hampe, & c’est de cette forme qu’est la tige du pissenlit. M. M.


HANCHES, Médecine vétérinaire. Les hanches, très-mal à propos confondues à la campagne avec les cuisses, sont formées par les os des iles ou iléon, les plus considérables des os du bassin.

Elles doivent être proportionnées avec les autres parties du corps du cheval. Sont-elles courtes ? l’arrière-main a toujours peu de jeu, il est roide, l’animal ne travaille que des jarrets, qui, situés perpendiculairement, relèvent sa croupe & son arrière-main, qu’il lui est comme impossible de plier. Or, nul mouvement n’est liant, s’il n’est produit par l’accord de toutes les parties combinées qui doivent être mues. Sont-elles longues ? l’inconvénient qui suit cette défectuosité est très-sensible : dans tout mouvement de progression de l’animal, on s’apperçoit constamment d’une flexion plus ou moins grande, non-seulement de toutes les portions articulées de l’arrière-main, mais encore des vertèbres lombaires : c’est dans la force & dans la souplesse de ces vertèbres que consiste principalement l’action & la beauté des mouvemens du derrière ; le cheval ne peut le baisser & le plier pour amener les pieds sous lui & près de son centre de gravité, que la courbure & la flexion des Vertèbres ne soient apparentes. Or, si les hanches ont trop de longueur, il est aisé de concevoir que, vu leur étendue & le plis des vertèbres & des autres articulions, ces mêmes pieds de derrière outrepasseront à chaque pas, dans leur portée, la piste ou la foulée des pieds de devant ; ils avanceront au-delà du centre de gravité même, & l’animal, relativement à ce défaut, n’étant pas dans son degré de stabilité & de force, se montrera & sera nécessairement foible.

Cette défectuosité est moindre quand le cheval a à monter des montagnes, l’élévation du terrain s’opposant au port de ses pieds trop en avant, & la facilité naturelle qu’il a à s’asseoir, faisant qu’il percute aisément, & que le devant est pour lors chassé & relevé avec plus de véhémence ; mais il souffre infiniment quand il s’agit de descendre, non par la peine qu’il a à plier les jarrets, mais parce qu’il est à tout moment prêt à s’acculer.

Lorsque, dans le cheval gras & en bon état, la saillie des os des iles est considérables, nous disons que le cheval a les hanches hautes, qu’il est cornu. Cette difformité est désagréable à la vue.

Des maladies des hanches. Nous entendons dire journellement à la campagne, qu’un cheval, un bœuf, a pris un effort dans les hanches ; il est aisé de revenir de cette erreur, lorsque l’on considère dans ces animaux un peu avancés en âge, l’union intime des os pairs qui forment le bassin ; cette union est telle que non-seulement elle a lieu dans les os du même côté, mais encore dans ceux du côté opposé ; en sorte que ces