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mac, & qui cède aisément à l’usage des évacuans appropriés, n’est jamais à craindre. Il est toujours un signe des efforts que la nature fait pour se débarrasser de ce qui la surcharge ; mais s’il dépend de l’inflammation du foie, il est toujours mortel, sur-tout s’il est symptôme de la gangrène.

Le traitement de cette maladie se rapporte aux causes qui la déterminent.

1°. On combattra le hoquet causé par l’embarras des sucs putrides dans les premières voies, par des émétiques doux, donnés en lavage, & des purgatifs appropriés. On y combinera les vermifuges, s’il y a des signes qui annoncent la présence des vers. On opposera au hoquet, par inflammation de l’estomac, la saignée, qu’on répétera plus ou moins, suivant les indications. On pratiquera celle du pied, si la suppression de quelque évacuation habituelle lui a donné naissance

On rappelleroit à la peau, par des frictions douces, légèrement irritantes, l’éruption d’une humeur répercutée.

Les alexipharmaques, les carminatifs, les antispasmodiques seront également employés ; les premiers pour arrêter les effets & les progrès des poisons ; les seconds, pour chasser les vers ; & les derniers, contre l’affection des nerfs. Le musc, le camphre, & le nitre seront les vrais spécifiques contre le hoquet convulsif.

Le hoquet essentiel ne cède pas toujours à l’usage des émétiques pris & donnés au commencement des fièvres putrides. Quand des matières épaisses & collées aux parois des intestins le produisent, il faut alors répéter les émétiques, la maladie fût-elle à son dernier période, & donner, après l’effet de ce remède, de temps en temps, une cuillerée d’oximel scillitique, & d’une tisanne de chiendent aiguisée avec le vinaigre scillitique ; à ces remèdes incisifs, on peut ajouter l’usage de l’hiera picra, donné à la dose de deux drachmes, si le malade est d’une bonne constitution ; je n’en saurois assez recommander l’usage ; son exhibition a eu toujours d’heureux succès.

Quant au hoquet simple, il se guérit de lui-même, ou en faisant boire de l’eau froide à celui qui en est atteint : il suffit d’interrompre le spasme des muscles de la déglutition. On connoît un moyen infaillible qui consiste à serrer fortement les parties latérales du petit doigt de la main[1] ; il sera aisé de s’en convaincre soi-même quand on en sera attaqué. Le hoquet essentiel tire son origine de l’affection des nerfs. Il est d autant plus incommode qu’il est opiniâtre,

  1. Est-ce à la pression douloureuse, ou plutôt à la fixation des idées, causée par la pression, qu’est due la disparition du hoquet ? Je crois que le second en est la cause, puisqu’il suffit de fixer par des discours sérieux, imprévus, chagrinans, brusques parfois, pour produire le même effet, ou bien en causant une légère surprise. Le grand point est de fixer l’attention, la tenir, pour ainsi dire, suspendue. Les regards collés sur un très-petit point, & sans éloigner l’œil pendant un certain temps, dissipent le hoquet. Il est facile de citer un grand nombre d’exemples en ce genre. (Note du Rédacteur.)