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zootiques, on observe attentivement les terminaisons de la murie, on se convaincra que cette maladie inflammatoire se termine souvent dans les bœufs, dans les vaches, & dans les veaux qui en sont atteints, par la suppuration sans aucune suite fâcheuse, & qu’il arrive même quelquefois des transports salutaires, des abcès formés dans les poumons, à l’extérieur.

Il est donc bien important pour le médecin vétérinaire, de s’appliquer à connoître les cas où la suppuration doit terminer la murie, le vertigo, &c. Si, dès le commencement de la maladie, les symptômes sont violens, qu’ils ne diminuent que fort peu, durant le temps de la coction, dont il n’aura observé que quelques légers signes, & qu’ils reparoissent avec plus d’activité, que la fièvre se montre avec plus de force, que le pouls, quoiqu’un peu développé, reste toujours dur, qu’il sente une roideur considérable dans l’artère, un battement plus vif & plus répété dans la partie affectée, & que les douleurs que l’animal éprouvé deviennent plus aiguës ; tous ces signes bien constatés, publient hautement que la maladie inflammatoire se termine par la suppuration, & le médecin vétérinaire les ayant exactement observés, doit s’attendre à cette issue.

Tous ces symptômes disparaissent dès que l’abcès est formé ; l’animal fatigué de l’assaut qu’il a soutenu, reste lourd, pesant, & quelquefois il éprouve encore quelques frissons ; mais si, dans ces circonstances, le pouls vient indiquer un mouvement critique du côté de quelques couloirs, le pus s’évacue par les organes dont il annonce l’action, & l’animal reste le vainqueur.

L’induration est encore une terminaison qu’on observe assez fréquemment dans les bœufs qui sont attaqués de l’esquinancie ; alors l’inflammation se dissipe insensiblement, les glandes qui en étoient affectées, deviennent squirreuses, ces animaux ne cessent pas pour cela d’être utiles à l’homme ; mais il doit s’attendre à les voir périr, lorsque les maladies inflammatoires dont ils sont atteints, se terminent par la gangrène.

Enfin, on ne doit pas oublier que les maladies inflammatoires sont des maladies très-aiguës, qu’elles se terminent toujours avant le quatorzième jour, souvent le septième, quelquefois le quatrième, par la résolution, ou par la suppuration, ou par l’induration, ou par la gangrène.

La curation ; les matières qui produisent les maladies inflammatoires, excitent dans le sang une fermentation qui suffit pour les briser, les atténuer, les décomposer & les évacuer ; de sorte que l’art ne fournit contre ces sortes de maladies, que des remèdes qui peuvent diminuer la fièvre, ou même l’augmenter s’il est nécessaire, & aider telle ou telle excrétion critique ; mais il n’y a que la fermentation qui rétablisse & purifie le sang, & qui emporte les engorgemens inflammatoires des viscères.

Ainsi, deux ou trois saignées peuvent très-bien convenir dans le temps de crudité ou d’irritation des maladies inflammatoires, pour diminuer ou calmer la violence de certains symptômes, & pour ralentir