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où tombe le fanon, de la tenir extrêmement nette ; la crasse y séjourne plus facilement qu’ailleurs ; & c’est à l’obstruction des pores & à l’interception de la transpiration occasionnée par cette crasse, que l’on doit le plus souvent attribuer les maladies cutanées qui s’y manifestent.

Les jambes de derrière doivent être lavées de même en appuyant & en pressant l’éponge contre le jarret ; cette méthode est préférable à celle de laver les jambes avec l’éponge seule, & l’on conçoit que la brosse longue doit nettoyer bien plus exactement.

Il faut encore peigner & laver les crins : on jette l’eau qui étoit dans le seau, on le rince & on y en remet de la nouvelle ; après quoi on nettoye, avec l’éponge mouillée & que l’on a eu grand soin de bien laver, les yeux, les joues & une portion du chanfrein. On prend de l’eau avec cette même éponge, on mouille fortement le toupet & sur le champ on le peigne avec un peigne de corne, & non de bois, ceux-ci étant plus sujets à se casser & à se scier, & par conséquent à arracher les crins qui entrent & qui s’arrêtent dans les fentes ou dans les joints des cassures.

Le toupet étant peigné, on doit passer à la crinière : on l’éponge d’abord à fond dans toute son étendue & dès la racine. On reprend de l’eau, & à mesure qu’on mouille de nouveau les crins d’une main, en commençant depuis la nuque, on les démêle & on les peigne de l’autre, en descendant auprès du garrot ; on les renverse ensuite, c’est à-dire, que ces mêmes crins sont jetés du côté opposé à celui sur lequel ils tombent ordinairement ; on les humecte encore dès leur origine, en passant l’éponge sur la partie supérieure de l’encolure & dans toute la longueur ; on frotte avec force, & tandis qu’une main est occupée à les mouiller, l’autre est employée à peigner dans le sens où ils ont été jetés ; on les met ensuite dans le sens où ils doivent être, on les peigne & on les éponge de la même façon.

Ceux de la queue n’exigent pas moins de soins. Lorsqu’elle est sale on prend un seau par l’anse, on l’élève de manière à y faire baigner tous les crins ; on les frotte & on les froisse entre les deux mains, depuis le bas jusqu’en haut, jusqu’à ce qu’on en ait enlevé toute la saleté. On les prend ensuite en une seule & même poignée à un demi-pied près de leur extrémité ; on les peigne & on les démêle toujours en remontant insensiblement jusqu’au tronçon.

L’huile d’olive est excellente pour aider à les débrouiller, le savon pour les décrasser. Selon le besoin, l’on enduira ses mains de l’une ou de l’autre de ces matières, & on frottera la queue aussitôt après, ainsi qu’on l’a fait quand elle a été baignée dans le seau. Il faut encore mouiller l’éponge, en exprimer l’eau sur le tronçon en peignant & en descendant jusqu’en bas, sans oublier que chaque coup de peigne doit être précédé de l’action d’éponger.

Le pansement sera terminé en lavant les fesses & le fondement, & en étuvant les testicules & le fourreau ; cette dernière précaution est d’une importance extrême. Pour laver