frais, il condense cette humeur transpiré dans l’atmosphère qui environne la plante, & si on en approche une lumière, il s’enflamme sans endommager le végétal. Mlle von-Linné, fille de l’immortel botaniste de Suède, a découvert le même phénomène sur la fleur de capucine.
FRÊNE. Tournefort le place dans la première section de la dix-huitième classe qui renferme les arbres dont les fleurs sont apétales & attachées aux fruits. Il l’appelle fraxinus. von-Linné lui conserve la même dénomination, & le classe dans la poligamie diœcie.
I. Caractère du genre. Les fleurs sont sans pétale, hermaphrodites ou femelles, sur des pieds différens, mais quelquefois sur le même pied. Les fleurs hermaphrodites sont composées de deux étamines, & d’un pistil conique, divisé en deux à son extrémité supérieure, & elles n’ont point de calice ; les fleurs femelles n’ont qu’un pistil. Le fruit est une semence en forme de langue pointue, comprimée, renfermée dans une pellicule membraneuse, & à une seule loge.
II. Caractère des espèces. 1. Le frêne commun ou grand-frêne. Feuilles ailées, terminée par une impaire. Les folioles oblongues, dentées sur leurs bords, au nombre de cinq ou six paires sur une côte. Cet arbre s’élève fort haut, son écorce est unie, cendrée, son bois blanc, lisse, dur, les branches opposées ; les fleurs disposées en espèces de grappes ou de pannicules à leur sommet ; elles n’ont point de corolle. MM. Tournefort & von-Linné le nomment fraxinus excelsior. Cet arbre se plaît dans les terrains en pente & légérement humides dans les terreins pierreux, & l’on peu dire qu’il vient par-tout, depuis le nord du royaume jusqu’à son midi.
2. Le frêne à feuilles rondes ou de Calabre. Fraxinus ornus, Lin. Fraxinus tenuiore & minore folio. Tourn.
Cet arbre est originaire de Calabre & des pays chauds il réussit médiocrement dans nos provinces du nord, & il s’y élève peu. Sa fleur diffère de celle de la première espèce, en ce qu’elle est pourvue de corolles, & que la foliole impaire qui termine la feuille est plus grande que les autres qui sont ovales, en forme de lance.
3. Le frêne nain de Théophraste, ou frêne de Montpellier. M. von-Linné le regarde comme une variété du N°. 2 ou plutôt le confond avec lui. M. Tournefort en fait une espèce séparée, &i la désigne par cette phrase : Fraxinus humilior, S. altera Théophrasti minore & tenuiore folio. On l’appelle frêne nain, en comparaison de sa hauteur avec celle des deux précédens, & frêne de Montpellier, parce qu’il est commun dans les environs de cette ville, ainsi que dans les autres provinces méridionales. Il diffère des précédens par sa taille, par son feuillage d’un beau vert, par ses folioles plus petites & plus dentelées.
4. Le frêne à fleurs en grappes. M. von-Linné le regarde encore comme constituant la même espèce que le N°.2, & il le rappelle en citant la phrase de Morison, fraxinus storifera botryoides. Ses folioles sont ovales, en forme de lance, rapprochées & luisantes ; ses fleurs sont garnies de longs pétales. Il ne s’élève guère plus haut que le N°. 3, & les branches rapprochées forment une tête agréable.