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première section de la troisième classe, comme les laitues, &c., & il l’appelle zacintha sive ciborium verrucarium. Von Linné la nomme lapsana zacintha, & la classe dans la singénésie polygamie égale.

Fleur. Composée de quinze à seize demi-fleurons hermaphrodites, égaux. B représente un de ces fleurons j le pistil C est terminé par deux stigmates égaux ; il est enveloppé d’un tube représenté ouvert en D… Tous les demi-fleurons sont rassemblés dans l’enveloppe ou calice E, garni d’environ huit écailles membraneuses.

Fruit. Semences rassemblées en faisceau F sans aigrettes ; G oblongues, cylindriques, à trois côtés.

Feuilles. Simples ; les radicales découpées, presque ailées, terminées par une foliole en forme de cœur ; celles des tiges oblongues, étroites, pointues.

Racine. A. En forme de fuseau, simple, ligneuse, blanche, fibreuse.

Port. Tige de deux à trois pieds, cannelée, rameuse, un peu velue, rougeâtre, creuse. Les fleurs naissent au sommet sur des pédoncules épais ; les feuilles sont placées alternativement sur les tiges.

Lieux. Les haies, les bords des chemins, les jachères y la plante est annuelle.

Propriétés. Rafraîchissante, émolliente, détersive.

Usages. En décoction, en lavemens ; pilée & appliquée extérieurement, elle déterge les ulcères, & son suc est très-utile pour laver le bout des mammelles ulcéré. Chomel la dit très-bonne contre les dartres fraineuses.


LANDE. Grande partie de terre où il ne croît que des genêts, des bruyères, & une herbe coriace, maigre & courte. Tous les pays à landes que j’ai parcouru, mont offert le même spectacle & la même cause d’infertilité, c’est-à-dire, un tuf ferrugineux à un ou deux pieds de profondeur, & quelquefois en manière de table, de banc à sa surface. Comme ce minerai ne s’étend pas par-tout, & à une aussi petite profondeur, il y a plusieurs endroits susceptibles de culture, si on les défriche, & si on a le soin d’empêcher les troupeaux d’y entrer. La seconde cause d’infertilité est le défaut de niveau. Les eaux s’accumulent dans différens points, y sont stagnantes, ne se dissipent que par l’évaporation, & infectent l’air du voisinage. Je pense encore que toutes les landes ont été formées par des dépôts de la mer, d’où proviennent l’inégalité de leur surface, leurs bas-fonds & leurs élévations en certains endroits. Si la couche ferrugineuse n’est pas épaisse, il est possible de rendre les landes fertiles en la brisant, parce qu’on rencontre souvent au-dessous une couche de bonne terre. Chaque particulier peut défricher & cultiver dans ses possessions ; mais le travail ne sera véritablement utile qu’autant qu’il sera fait en grand ou par une compagnie, ou par la Province, ou par le Roi. Le premier soin doit être d’ouvrir des canaux d’écoulement, après avoir pris un ou plusieurs niveaux de pente, suivant les inégalités du sol ou ses débouchés. À ces canaux généraux doivent aboutir ceux des possessions des particuliers, & la terre que l’on en retirera, servira à combler les endroits bas. Le canal général, suivant l’abondance