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dans de plus grands détails, parce qu’en parlant de chacune de ces plantes séparément, on traite de leur culture & de la manière de les conserver.


LÉNITIF. Médecine Rurale. Remède dont on fait usage pour adoucir les humeurs & les douleurs. Lénitif en médecine est un purgatif, très-usité anciennement, & composé de plusieurs purgatifs doux, tels que la manne, le tamarin, le séné, les prunaux, auxquels on ajoute différentes substances émollientes ; on pourra s’en convaincre par la formule suivante. Prenez séné bien mondé, polipode de chêne, orge bien mondé & des raisins secs, de chacun deux onces ; des jujubes, des tamarins, des prunes douces, desquelles on aura extrait le noyau, de chacun un gros ; mercuriale, une once & demie ; violettes fraîchement cueillies, & du capillaire de Montpellier, de chacun une poignée ; demi-once de réglisse. Faites bouillir le tout dans neuf livres d’eau ; puis ayant coulé & exprimé les matières, vous dissoudrez dans leur colature deux livres de bon sucre, qu’il faut faire cuire en consistance d’électuaire mol ; mais ayant ôté le tout du feu, ajoutez-y des pulpes de casse, de tamarins, des prunes douces, de la conserve de violette, & de la poudre de séné, de chacun six onces ; de bonne rhubarbe, & de la semence d’anis en poudre, de chacune une once ; faites un électuaire régulier de toutes ces drogues. Telle est la composition de l’électuaire lénitif, décrit dans la Pharmacopée de Charras : il est aisé de voir que ce remède est tombé en caducité, & qu’on ne s’en sert plus aujourd’hui, ou du moins très-rarement.

La dose à laquelle on le donne, est depuis une once jusqu’à une once & demie. Il est encore aisé de voir que c’est principalement le séné qui rend cet électuaire purgatif.

On se sert aujourd’hui en médecine de remèdes plus simples, & dont les succès sont plus assurés & plus rapides. M. Ami.


LENTILLE. Tournefort la nomme Lens Major, & la place dans la première section de la dixième classe des plantes à fleurs en papillon, & dont le pistil devient une petite gousse à une seule loge. Von Linné la nomme Ervum Lens, & la classe dans la diadelphie décandrie.

Fleur. En papillon ; étendard plane, un peu recourbé, arrondi, grand ; les aîles plus courtes que l’étendart ; la carenne pointue, plus courte que les aîles ; le calice divisé en cinq découpures, étroites, pointues, à-peu-près de la longueur de la corolle.

Fruit. Légume, obrond, obtus, cylindrique, contenant des semences comprimées, convexes, arrondies.

Feuilles. En manière d’aîle, les folioles ovales, entières, adhérentes aux tiges.

Racine. Fibreuse, rameuse.

Port. Tige herbacée, de huit à douze pouces de hauteur, suivant les climats, velue, anguleuse ; les fleurs naissent des aisselles ; les pédoncules portent ordinairement quatre fleurs : les vrilles sont simples, les stipules deux à deux, en forme de fer de flèche.

Lieu. Les champs, les jardins potagers : la plante est annuelle.