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Les arbres des pays chauds, & transportés dans des climats tempérés ou froids, sont sujets à cette maladie, qui en enlève un très-grand nombrè.

5°. Charbon. (Voyez Froment, article maladie)

6°. Chute des feuilles. Nous ne considérerons pas ici la chute des feuilles dans l’automne, parce qu’étant un effet nécessaire de la végétation, & devant être comprise dans les périodes annuelles que la plante éprouve, ce n’est pas une vraie maladie ; (Voyez Feuille) mais lorsqu’elle arrive subitement dans le courant de l’année, c’est alors une cause étrangère qui produit cette vraie maladie, & cette cause peut être également ou une gelée matinale, qui brûle les pédicules des feuilles, & les détache de leurs tiges, ou un soleil brûlant qui, dardant ses rayons entre deux nuages, agit comme à travers un verre brûlant, & dessèche tout ce qui se trouve à son foyer. Les humeurs, dont la feuille & sa tige sont perpétuellement imbibées, étant absolument évaporées, les fibres racornies, le parenchyme desséché, la feuille est un membre mort, qui ne tire plus la vie de l’air, n’exhale plus les sécrétions de la plante, & tombe bientôt.

7°. Ergot. (Voyez Froment & ses maladies)

8°. Étiolement. (Voyez ce mot) La privation de la lumière empêche la plante de se décomposer & de se dépouiller de l’air & de l’eau dont elle, se nourrit ; l’air déphlogistiqué se fixe dans l’intérieur, & il en vicie toute l’économie. L’étiolement est donc une vraie pléthore d’air déphlogistiqué, dont les deux principaux effets, sur le plante sont l’alongement, l’excroissance extraordinaire des tiges, & la couleur pâle & blanche des feuilles & des tiges. Les nouvelles expériences de M. Bertholet sur l’effet de l’acide marin, saturé d’air déphlogistiqué, sur les couleurs végétales, me font regarder comme démontré la théorie de l’étiolement que je viens d’indiquer en peu de mots, que j’avois déjà indiqué au mot Étiolement, mais que je n’avois pas osé affirmer, manquant d’expériences démonstratives.

9°. Exfoliation. Séparation de la partie morte de l’écorce, du bois, &c. d’avec une partie vive contiguë : elle peut être occasionnée par une humidité à laquelle a succédé une sécheresse de la partie.

10°. Gales. (Voyez ce mot) Maladie produite par la piquûre des insectes, qui occasionne une extravasion du suc ou de la sève qu’elle dénature.

11°. Gelis. Cette maladie est très analogue à la champlure, (Voyez ce mot) & elle reconnoît la même cause, c’est-à-dire, les gelées du printemps qui brûlent les jeunes tiges ou pousses encore trop tendres de l’année. (Voyez le mot Gelée & ses effets)

12°. Gelivure. Maladie produits par la gelée, qui fait fendre les arbres, & même avec bruit. Lorsqu’ils sont ainsi gelés, ils se trouvent marqués d’une arête ou éminence formée par la cicatrice qui a recouvert les gersures, lesquelles ne se réunissent pas intérieurement. La gélivure ne dépend ni de la qualité du terroir, ni de l’exposition, mais d’un froid subit & très-vif : elle est assez rare.

13°. Gersures. Fentes longitudinales que le froid extrême produit dans les troncs d’arbres en les gelant.

14°. Givre. Cette maladie, qui se