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Fleur. B représentée de profil ; en C on la voit de face, & on apperçoit la manière dont les étamines sont attachées. Le tube de la fleur est cylindre & recourbé ; la lèvre supérieure relevée, arrondie & échancrée ; l’inférieure divisée en trois parties, dont les deux latérales sont en aile, & celle du milieu, arrondie & creusée en cuiller. D fait voir le calice ouvert.

Fruit. E embrion formé par les quatre ovaires réunis ; F quatre graines ovoïdes de couleur jaunâtre.

Feuilles. Entières, oblongues.

Racine. Ligneuse, fibreuse.

Port. Tiges velues, & sortent deux à deux opposées & feuillées. Les fleurs naissent au sommet des tiges, disposées en épis ; les feuilles florales sont alternes, & chacune accompagne le pédicule de la fleur.

Lieu. Originaire d’Espagne & de nos provinces méridionales. C’est un très-petit arbuste ; il fleurie pendant tout l’été.

Propriétés. Feuilles d’une odeur aromatique, forte & piquante, d’une saveur âcre &c piquante. Elles échauffent puissamment, & réveillent les forces vitales & musculaires ; elles produisent souvent de bons effets dans les maladies de foiblesse par humeurs séreuses, dans l’asthme humide, la suppression du flux menstruel, par l’impression des corps froids, les pâles couleurs, le rachitis, les maladies soporeuses par humeurs séreuses : pulvérisées & inspirées par le nez, elles sont sternutatoires.

Usage. Feuilles sèches & pulvérisées depuis dix grains jusqu’à une drachme, incorporées avec un syrop, ou délayées dans cinq onces d’eau : feuilles sèches, depuis un grain jusqu’à demi-once, en macération, au bain-marie, dans cinq onces d’eau ou de vin, suivant l’indication.

Culture. Lorsque l’on veut cultiver cet arbuste à odeur agréable & si pénétrante, on est forcé de le couvrir d’un grillage de fer, afin d’en éloigner les chats. Ils aiment tellement à se vautrer dessus, qu’ils parviennent à le détruire en peu de jours.

Dans les provinces du nord cet arbuste demande à être semé sur couche, & renfermé dans l’orangerie pendant l’hiver ; dans celles du midi, les semis exigent seulement un bon abri. Cet arbuste aime les fréquens arrosemens.


MASSIF. Ce mot a deux acceptions dans le jardinage. Dans la première il signifie un plein bois, qui ne laisse point de passage à la vue. Par la seconde, on désigne un arbre dont on a coupé le sommet, afin de ne lui laisser que des branches horizontales, & l’obliger à former une espèce de plate-forme. On tond avec les ciseaux ou avec le croissant, les bourgeons à mesure qu’ils s’élancent. Dans la première, on cherche à intercepter la vue ; & dans la seconde, c’est afin qu’elle ne soie pas arrêtée.


MASTICATOIRE. Médecine rurale. C’est le nom qu’on donne à des médicamens qui produisent, par leur âcreté, une irritation dans la bouche, & excitent, par les excrétoires de cette même partie, c’est à dire les glandes salivaires, une évacuation plus abondante que dans l’état naturel.

On prescrit ces remèdes sous plusieurs formes. 1°. Sous forme so-