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deux plus longues, sont en-bas, & deux, plus courtes, sont en-haut, comme ou le voit en C. Le pistil D est placé au fond du calice E, qui est d’une seule pièce divisée en deux lèvres.

Fruit. F quatre semences G placées au fond du calice, elles sont obrondes, pointues.

Feuilles. Ovales, crénelées, obtuses, portées sur des pétioles.

Racine. A rameuse, fibreuse.

Port. Tiges plus basses que celles de la vraie mélisse, quarrées, velues, simples, remplies de moële ; les fleurs naissent des aisselles des feuilles, seules à seules, soutenues par des pédoncules plus courts que les calices, qui sont trois fois plus petits que les corolles ; les feuilles sont opposées.

Lieu. Les montagnes, les bois ; la plante est vivace.

Propriétés. Un peu aromatique, d’une saveur âcre, vulnéraire, apéritive, diurétique.

Usage. On n’emploie que les feuilles, & on les donne en infusion théiforme.


MÉLISSE ou CITRONELLE. (Planche XII, pag. 471) Les deux auteurs la classent avec la plante ci-dessus. Tournefort l’appelle melissa hortensis, & Von Linné la nomme melissa officinalis.

Fleur. Les figures B & D montrent la fleur de profil, enfermée dans son calice. La corolle C est également vue de profil : c’est un tube à deux lèvres, dont la supérieure est courte, retroussée, échancrée, arrondie ; l’inférieure divisée en trois parties, dont la moyenne est grande, & en forme de cœur, comme on le voit en E, où la fleur est vue de face ; les étamines, au nombre de quatre, dont deux plus longues & deux plus courtes, deux à la lèvre supérieure F, & deux à l’inférieure G le calice est représenté ouvert en H, divisé en cinq segmens I.

Fruit. Quatre semences K, presque rondes, placées dans le fond du calice à deux lèvres, renflé par la maturité.

Racine A. Ligneuse, longue, ardie, profonde, fibreuse.

Lieu. L’Italie, cultivée dans les jardins. La plante est vivace, & fleurit pendant tout l’été.

Propriétés. Odeur forte, agréable ; saveur un peu amère & âcre. La plante est cordiale, céphalique. Les feuilles échauffent, altèrent, constipent, réveillent les forces vitales ; elles sont indiquées dans les pales couleurs, dans la suppression du flux menstruel, des lochies, des fleurs blanches, par l’impression des corps froids, & avec foiblesse ; quelquefois elles calment les accès des affections hystériques & des hypocondriaques : elles sont nuisibles dans la palpitation de cœur, & dans la plupart des maladies convulsives.

Usages. L’eau distillée de mélisse ne doit jamais être substituée à l’infusion des feuilles, quelle que soit l’espèce de maladie : à très-haute dose, cette eau distillée augmente très peu la force du pouls. L’extrait de mélisse ne vaut pas son infusion, & cette même infusion édulcorée avec du sucre, vaut tout autant, pour ne pas dire mieux, que le syrop de mélisse. La dose des feuilles récentes est depuis deux drachmes jusqu’à une once, en infusion dans six onces d’eau ; les feuilles sèches, depuis une drachme jusqu’à demi once, en infusion dans la même quantité d’eau.