Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/554

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sont de véritables substances actuellement en ignition & en déflagration. À la première espèce appartiennent l’arc-en-ciel, les couronnes que l’on apperçoit autour du soleil ou de la lune ; les parhelies, c’est-à-dire ce phénomène singulier, qui représente une ou deux images du soleil ; les paraselenes, qui pareillement offrent une ou deux images de la lune ; la lumière zodiacale, l’aurore boréale.

Les météores ignés de la seconde espèce, sont les feux folets, les étoiles tombantes, les globes enflammés, les éclairs, le tonnerre&c. &c.

Tous ces météores se portant dans la région de l’atmosphère, assez proche de la terre, doivent influer & influent réellement beaucoup sur l’atmosphère, & par conséquent sur tous les êtres vivans qui en sont environnés. Il est donc de notre intérêt de bien connoître ces météores, pour les tourner, autant qu’il se pourra, à notre avantage, & en faire l’application, soit à l’économie animale, soit à l’économie rurale. À chaque mot nous sommes entrés sur ces deux objets dans les détails qui nous ont paru nécessaires, on peut les consulter. M. M.


MÉTÉORISME. Médecine Rurale. Tension & élévation douloureuse du bas-ventre, qu’on observe dans les fièvres putrides, & qui manquent rarement dans celles qui sont strictement malignes.

Cette maladie est presque toujours effrayante & en impose quelquefois aux médecins les plus expérimentés, en les empêchant de donner certains remèdes utiles. Mais, pour n’être point embarrassé, il faut distinguer le météorisme produit par l’inflammation du bas-ventre, & le météorisme qui dépend d’un boursoufflement des boyaux, occasionné par des vents, par des matières vaporeuses, ou par un empâtement putride dans l’estomac, & les premières voies.

Dans le météorisme inflammatoire, les douleurs que les malades ressentent au bas-ventre, sont vives & aiguës ; ils ne peuvent supportes la plus légère application de la main sur cette partie ; leur pouls est dur, fréquent, serré & tendu ; leur sommeil est toujours interrompu par des songes fatiguans ; ils sont tourmentés par les veilles ; les urines qu’ils rendent, quelquefois avec peine & douleur, sont rouges, enflammées, sans sédiment, & en petite quantité. Le hoquet, la constipation, le délire & la convulsion surviennent ; leur langue est sèche, aride & brûlante ; la soif qu’ils éprouvent est très-ardente, & la boisson froide, bien loin de les soulager, les embrase davantage, & ne fait qu’augmenter la violence des douleurs.

Le météorisme, au contraire, produit par une cause putride, ou par des vents, ou par des matières vaporeuses, est sans fièvre, & quoique le ventre soit tendu, pour l’ordinaire il est sans douleur, & le pouls diffère peu de l’état naturel. De plus, on n’observe point un assemblage de symptômes aussi effrayans que dans le météorisme inflammatoire.

Les purgatifs produisent de très bons effets, & dissipent le plus souvent cette maladie ; on peut les combiner avec les carminatifs & les anti-hystériques, sur-tout si l’on a à combattre la pourriture d’un côté,