Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/594

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n’a fait disparaître la cause qui le vicie.


MOISSON. Mot spécialement consacré pour désigner la récolte du bled & autres grains analogues. Il indique le moment qui va récompenser le cultivateur de ses travaux. C’est ici que commence sa jouissance, quoique mêlée d’un peu d’inquiétude. On voit estimer quel sera le produit des gerbes en les pesant, & à mesure que le gerbier s’élève, il sourit à sa vue… Un propriétaire vigilant se prépare longtemps d’avance. Quelques heures qui auroient été perdues sont employées dans les jours les moins pressés de travail, à préparer les chemins, afin de moins fatiguer ses bêtes, à disposer l’aire, à nettoyer ses greniers & s’il attend jusqu’à la veille de la moisson, tout est saie à la hâte & mal fait ; les ouvriers manquent ou sont très-chers, ou bien il faut déranger tous les valets de la métairie, & pendant qu’ils sont occupés à contre-temps, le bétail demeure à l’écurie, & y consomme inutilement le fourrage.


MOISSONNEUR. Celui qui coupe le bled ; & on nomme Moissonneuse, celle qui ramasse le bled coupé, le met en gerbes & les lie. Chaque province à son usage particulier, relativement à la moisson & au moissonneur. Il est assez rare que les habitans du lieu fassent toute la récolte, parce que les pays à bled sont rarement assez peuplés. En général, les gens des montagnes, suivis de leurs moissonneuses, descendent à cette époque dans les plaines ; c’est pour eux une partie, de plaisir, & l’occasion de gagner de bonnes journées. S’ils sont en petit nombre, si la saison presse, &c., ces journées deviennent très coûteuses ; entr’eux ils fixent un prix, & le défaut de bras oblige les propriétaires à souscrire à la loi qu’ils imposent. Chaque canton d’une montagne, ou d’un pays de vignoble, a pour l’ordinaire son lieu affidé dans la plaine, sur-tout lorsque l’on paye les travailleurs en nature, & non à prix d’argent. Alors ils se succèdent de père en fils, & ils ont le temps de lever la récolte de la plaine avant de songer à lever la leur. Dans les pays de vignoble, toujours très-peuplés, lorsque l’on travaille les vignes à bras les travailleurs se rangent de manière qu’ils ont le temps de couper le bled, de le battre, de le vanner, de le cribler ; enfin, de le rendre net dans le grenier parce qu’à cette époque les grands travaux des vignes snt finis. Ils viennent affaner du bled, vous disent-ils. On convient avec eux qu’ils se chargeront de toutes les opérations, & qu’on donnera, par exemple, à la totalité des travailleurs, la septième ou la huitième mesure des grains recueillis. À la fin de chaque semaine, on fait la distribution générale, qu’ils se partagent ensuite entr’eux. Le chef & le sous-chef des assureurs ont ordinairement une légère retenue sur les autres ; mais c’est peu de chose. Cette méthode est avantageuse au propriétaire, puisqu’il est de l’intérêt de l’assureur qu’il y ait beaucoup de grains. (Voyez chapitre 10, page 141, de l’article Froment.)


MOLETTE. Médecine Vétérinaire. Maladie particulière aux chevaux. La molette est formée par