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les yeux des chevaux on souffle la poudre sèche sur les parties malades.

Au rapport de Lister, les moules sont si communes dans la province de Lancastre, que plusieurs cultivateurs les ramassent pour les jeter sur leurs terres en guise de fumier.

La moule d’eau douce, qu’on trouve dans les rivières, dans les ruisseaux & sur-tout dans les étangs, est très-différente de celle de mer ; les coquilles de la première sont beaucoup plus larges que celles des moules de mer. On mange celle d’eau douce, mais l’animal est coriace, & d’un goût inférieur à celui qui se trouve dans la mer. Les moules d’eau douce fournissent d’assez belles perles ; on en trouve de telles dans les lacs d’Écosse, de Bavière, de la Valogne en Lorraine, de Saint-Savinien, & sur-tout de la Chine ; les perles sont toujours formées dans ces coquilles, comme dans toutes celles qui en fournissent, sur l’endroit qui a été piqué par un insecte. Les Chinois imitent en cela la nature ; ils percent les coquilles avec un morceau de fil de laiton, ou bien ils introduisent dans la coquille un petit morceau d’une autre coquille, qui gêne l’animal, & le détermine à l’enduire de la matière des perles. A. B.


MOULIN. Machine dont on se sert pour pulvériser différentes matières, & particulièrement pour convertir le grain en farine.

Les moulins, considérés dans leur généralité, exigeroient un très-grand traité ; il est déjà fait, relativement aux bleds, par M. Beguillet, en six volumes in- 8°. à Paris, chez Prault, 1780, & enrichi de toutes les gravures nécessaires à leur description. Le même auteur avoit déjà publié, en 1775, un ouvrage, intitulé : Manuel du charpentier des moulins & du meûnier, rédigé sur les mémoires du sieur César Buquet, & c’est l’extrait du grand ouvrage dont on vient de parler. Les moulins ordinaires & à bled sont trop connus pour que je m’en occupe ici, d’ailleurs on peut recourir au travail de l’auteur. Les moulins économiques méritent de remplacer tous les autres, parce que, d’une quantité de bled donnée, on en retire plus de farine, par conséquent moins de son, & une farine de qualité très-supérieure à celle qui provient de la mouture ordinaire ; enfin une farine appellée de minot, & telle qu’on l’expédie dans de petits tonneaux pour les isles. Je préviens que ce qui va être dit est copié littéralement de l’ouvrage intitulé Manuel du meunier. Nous nous occuperons ensuite des moulins particuliers aux fruits.

Section Première.

§. I. Du meilleur moulin à bled, ou moulin économique.

Ce moulin, comme tous les autres, peut être mis en mouvement par le vent ou par l’eau ; on doit préférer ceux à base solide aux moulins montés sur bateaux. Les moulins à vent sont ou à cage tournante, ou à sommier, ou à axe, ou à pied droit qui les traverse perpendiculairement, ou à pile, c’est-à-dite, que le comble seul tourne, afin de pouvoir placer les aîles sur la direction du vent ; ou le moulin à la polonaise, dont les aîles sont verticales, ainsi que l’arbre tournant. Le second mérite la préférence à