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le canal A, mettre en mouvement la roue à aubes B, fortement assujettie & traversée par l’arbre C. La roue D, perpendiculaire & parallèle à la roue à aubes, tourne avec l’arbre C. Mais comme elle est garnie de dents, elles s’engrainent dans celles de la roue horizontale D, supportée par le pied F, & contre lequel la meule G est assujettie par une traverse.

Les moulins à cidre, de Normandie, de Bretagne, &c. diffèrent des précédens, quoique dans le fond, l’idée soit la même. C’est toujours une meule qui tourne dans une auge ; mais elle doit être grosse, moins haute, moins massive, parce que les fruits à pépins, cèdent plus facilement à la pression, que les graines de lin, de colzat, &c., & sur-tout que les noyaux d’olives.

AA. Auge circulaire de la pile figures 6 & 7 ; B rabot ou valet ; CC cases ou séparation pour recevoir les différentes espèces de pommes ; D la meule ; E axe de la meule ; F palonnier auquel les traits de l’animal sont attachés ; G guide du cheval. Sans cette guide, formée d’un bois léger, l’animal ne sauroit tourner autour du moulin, & il s’en écarteroit. On couvre ses yeux avec une toile à plusieurs doubles, ou avec ce qu’on appelle des lunettes en cuir, qui s’enchâssent sur ses yeux sans les blesser. Sans cette précaution, le cheval seroit étourdi en tournant les yeux ouverts.

Il seroit trop long de décrire toutes les espèces de moulins ; en général, ils rentrent tous du plus au moins dans ceux dont on vient de parler ; & ceux-ci sont les plus simples & les plus communs.


MOURON. (Planche XXIII). Tournefort le place dans la dixième section de la classe des herbes à fleur d’une seule pièce & en entonnoir, dont le pistil devient un fruit dur & sec. Il l’appelle anagallis phœniceo flore. Von Linné le nomme anagallis arvensis, & le classe dans la pentaèdre monogynie.

Fleur A. En rosette, profondément découpée en cinq parties, ainsi que le calice. B représente le pistil, C les étamines.

Fruit D. Capsule sphérique, s’ouvrant horizontalement E, & renfermant des semences G menues, anguleuses, ridées, brunes, & attachées au placenta.

Feuilles. Très-entières, simples, lisses, pointues par le bout, évasées à leur base par où elles adhérent aux tiges.

Port. Tiges herbacées, rameuses, foibles, longues de six à dix pouces ; les fleurs naissent de leurs aisselles, & chacune est soutenue par un péduncule ; elles sont rouges ; les feuilles sont opposées une à une sur les tiges.

Racine. Blanche, simple, fibreuse.

Lieu. Les champs, les bords des chemins ; la plante est annuelle & fleurit presque pendant tout l’été.

Telle est la plante, improprement appellée mouron mâle, puisque sa fleur est hermaphrodite, composée de cinq étamines & d’un pistil.

Le mouron appellé femelle est une variété du premier, & il ne mérite pas mieux cette dénomination. Il ne diffère du précédent que par ses feuilles plus petites, ses tiges plus menues & ses fleurs d’une belle couleur bleue & quelquefois blanche.