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bas du cylindre & de chaque côté, on attache un morceau de ruban de fil au moyen duquel on tient commodément le cylindre fixé dans l’endroit qu’on veut cautériser ; ensuite on met le feu au haut du cône.

J’ai vu réussir avec le plus grand succès, cette cautérisation dans les commencemens des maladies de poitrine, en appliquant le moxa deux pouces au-dessus du creux de l’estomac ; sur les parties affectées de rhumatismes, & de rhumatismes goûteux. Il me paroît que dans ces cas urgens, le moxa doit très-utilement suppléer les vésicatoires, vu que son effet est plus prompt : d’ailleurs, on ne craint pas, comme avec les vésicatoires, les funestes effets des mouches cantharides sur la vessie.

Il convient d’entretenir la plaie faite par la brûlure, par l’application des feuilles de bettes ou de cardes-poirées, ou de laitues ; (Voyez ces mots) Il en découle une eau ordinairement limpide, & c’est la matière de l’humeur qui sort par cette voie.


MUCILAGE. Substance qu’on retire des plantes, qui est parfaitement miscible à l’eau, & la seule dans la nature qui soit nourrissante ; on l’appelle gélatineuse dans le règne animal ; quant au fond, c’est la même substance que celle qu’on tire des végétaux : ce qui nourrit dans la farine, dans les fruits, dans les viandes, &c, c’est cette partie muqueuse ou mucilagineuse. (Voyez le mot Pain) Ce mucilage est uni naturellement ou artificiellement avec une portion sucrée, & tous deux étendus dans un fluide en quantité proportionnée, la fermentation s’établit, (Voyez ce mot) il en résulte un vin, & de ce vin on retire de l’esprit ardent ou eau-de-vie. Tel est le résultat de la fermentation de la liqueur du raisin, du cidre, du poiré, de l’orge fermentée pour la bière, &c. Le mucilage est en général plus particulier aux semences & aux racines, qu’aux tiges & aux fleurs : les plantes graminées sont exceptées de cette règle. Les gommes pures sont des mucilages.


MUFLE DE VEAU. (Voyez Planche XXIII, page 671) Tournefort le place dans la quatrième section de la quatrième classe des fleurs d’une seule pièce irrégulière, terminées par un mufle à deux mâchoires, & il l’appelle anthirrinum vulgare. Von Linné le nomme anthirrinum majus, & le classe dans la dydinamie angiospermie.

Fleur. Composée d’un tube très-long, divisé en deux lèvres ; la supérieure fendue en deux, & l’inférieure en trois. B représente la lèvre supérieure avec les quatre étamines, dont deux plus longues & deux plus courtes. C fait voir le calice, le pistil & l’embryon.

Fruit. Capsule singulière quand elle est sèche ; elle représente le mufle d’un veau, d’où la plante a tiré sa dénomination. On le voit en D : cette capsule est partagée en deux loges, remplies de semences menues.

Feuilles. Entières, en forme de fer de lance, portées par des pétioles.

Racine A. En forme de fuseaux, avec des rameaux latéraux & chevelus.

Port. Tige haute de deux à trois pieds, suivant le sol & la culture, droite, rameuse ; les fleurs au haut de la tige disposées en épi, les feuilles