Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/793

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

massives, quand on les destine à la charrette ou au labourage.


CHAPITRE IV.

Ce qu’il y a à rechercher dans la mule & le mulet, pour qu’ils soient bons.


Une mule bonne & propre au travail doit avoir le corsage gros & long, les pieds petits, les jambes menues & sèches, la croupe pleine & large, la poitrine ample, le col long & voûté, la tête sèche & petite.

Le mulet, au contraire, doit avoir les jambes un peu grosses & rondes, le corps étroit, la croupe pendante vers la queue. Les mulets sont plus forts, plus puissans, plus agiles que les mules, & vivent plus long-tems.


CHAPITRE V.

Du climat le plus propre au mulet. De la durée de sa vie. De son âge. De la manière de le nourrir & de connoître l’âge.


Le mulet est un animal d’autant plus précieux, qu’il vient & se maintient vigoureux dans toutes sortes de climats. Ceux qui sont nés dans les pays froids sont toujours les meilleurs ; l’expérience prouve qu’ils vivent plus long-tems que ceux qui viennent dans les pays chauds. On en élève beaucoup en Auvergne, en Poitou, dans le Mirebalais. Il y en a de très-beaux en Espagne : on en fait des attelages de carrosses.

Quant à la durée de la vie de cet animal, & à la manière de le nourrir, elle est la même que pour le cheval. (Voyez cet article, tom. III. pag. 236.)


CHAPITRE VI.

Des maladies auxquelles le mulet est sujet.


On trouve dans le dictionnaire économique, plusieurs recettes contre les maladies des mulets. Il en est sur-tout une contre la fièvre que nous ne saurions approuver. Il faut, dit-on, leur donner à manger des choux verds. Quelle peut être la raison d’une pareille indication ? Ne vaudroit-il pas mieux consulter l’expérience, & dire, si la manière de vivre des mulets est la même que celle du cheval, si les causes des maladies qui affligent l’un & l’autre de ces animaux, dépendent également de la manière peu convenable dont ils sont soignés ou conduits ; si l’état de servitude & de contrainte dans lequel on les tient perpétuellement, état si opposé à leur nature, sont la source ordinaire de leurs maladies ; si les signes, la marche, les progrès de ces maladies, sont à-peu-près les mêmes, pourquoi n’emploieroit-on pas les mêmes remèdes ? Ainsi Voyez Cheval, en ce qui concerne la division des maladies, & chaque maladie en particulier suivant l’ordre du dictionnaire, quant au traitement qui leur est propre. M. T.


Fin du Tome Sixième.