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agréable si on y voyoit moins de bâtimens.

Des champs élisées, vous traversez on pont 48, bordé d’arbres, pour entrer dans la grande pelouse triangulaire 32 ; ce pont sépare la pièce d’eau du milieu de la troisième, qu’on appelle rivière inférieure 51. Pour la distinguer de la principale rivière, appellée la rivière supérieure 58, le point de réunion de ces deux rivières est marqué par un simple pont de pierre 59, que vous traversez en sortant de la pelouse pour achever de parcourir les derniers bosquets qui vous restent à voir dans l’enceinte des jardins.

Le premier bâtiment qui vous frappe quand vous matchez à gauche sur le bord de la rivière, est le monument Congrève 60 ; c’est une piramide tronquée, sur le sommet de laquelle est un singe assis qui se regarde dans un miroir : le reste de la piramide est orné d’un vase sur lequel sont sculptés les attributs du genre dramatique, propre à Congrève ; au bas du monument sont deux morceaux séparés & appuyés contre le piédestal, obliquement & d’une manière fort négligée ; c’est d’un côté le buste du poète en demi-relief & en forme de masque comique, & de l’autre une pièce de marbre sur laquelle est gravée une inscription en l’honneur de Congrève.

Si vous vous enfoncez dans le bosquet, vous voyez encore un petit bâtiment, appelle la grotte de cailloux 61 ; c’est une demi-coupole qui ressemble à une coquille ; le fond en est composé d’un gravier très-fin & de petits cailloux, de manière qu’ils imitent des fleurs, & présentent dans le fond les armoiries du lord Cobham ou des Grenvilles, donc la devise est : templa quàm dilecta ? On voir que les jardins répondent à la devise.

De la grotte des cailloux vous remontez par la première allée qui se présente jusqu’à la terrasse du midi, & vous revenez aux deux pavillons 30, qui répondent à l’avenue, après avoir parcouru & examiné tous les objets renfermés dans l’enceinte de Stowe.

Au-delà des jardins, il reste encore dans le parc quelques objets que j’ai indiqués, en parlant de certaines perspectives, & qu’il faut considérer de plus près, mais ils ne sont pas représentés dans le plan, parce qu’ils sont trop éloignés.

À un mille & demi ou environ de l’angle oriental de la terrasse, vous trouvez, au milieu des champs & des prés, une ferme construite comme les forts du XIV siècle, avec des créneaux au sommet des murs. On l’appelle le château ; il est environné de petits bosquets de bois du côté opposé au jardin ; là est une laiterie qui fournit d’excellentes crèmes & de bons laitages.

De ce château, en allant directement au nord, vous arrivez à l’obélisque que le lord Temple a érigé en 1759, à la mémoire du major général Wolfe ; cet obélisque, qui a plus de cent pieds de hauteur, est situé sur une éminence, au milieu d’une immense pelouse peuplée de troupeaux, & sur-tout de bêtes fauves. La perspective ici est fort étendue, & du côté opposé aux jardins, c’est-à-dire vers le Northamptonshire, est une vaste forêt, percée d’allées à perte de vue, & terminée par des lointains.

De l’obélisque, vous revenez à la