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repose sur le fond du calice, dont la substance est épaisse & charnue.

Feuilles portées par des pétioles, simples, entières, arrondies, pointues, dentelées ; les dentelures découpées ; la surface couverte d’un duvet velouté.

Racine ligneuse, rameuse.

Port, très-grand arbrisseau, poussant beaucoup de drageons par ses racines. Tiges rameuses, droites ; écorce tachetés, couverte d’un duvet sur les jeunes branches ; les chatons des fleurs mâles cylindriques, très-alongés, naissent des aisselles des feuilles. Les fleurs femelles adhérentes aux tiges lorsqu’elles sont dans le bouton, rameuses lorsque le fruit est formé ; les feuilles alternativement placées sur les tiges ; les stipules ovales & obtuses.

Lieu, les bois, les haies. Le noisetier qui vient d’être décrit est celui qui croît naturellement dans les bois de l’Europe, & que l’on trouve même sur les plus hautes montagnes ; son amande est blanche, & elle est pour l’ordinaire l’apanage des enfans ou des bergers. Cet arbuste ne vaut pas la peine d’être cultivé. Cependant, à force de soins, de semis, de plantations, l’homme est parvenu à lui faire produire de belles variétés. Telle est celle du noisetier franc, à fruit blanc, corylus sativa fructu albo majore sivè vulgaris. Bauh.

Celui-ci a donné encore plusieurs variétés ; l’une à plus gros fruit rond ; l’autre à fruit rouge oblong, & à fruit rouge couvert d’une pellicule blanche. On connoît encore le noisetier d’Espagne à gros fruits & anguleux.

La seconde espèce réelle du noisetier est celle de Byzance, corylus, columa. Lin. originaire du levant ; ses fruits sont ronds comme ceux du noisetier franc, mais deux fois plus gros, cachés presqu’entièrement dans le calice qui les environne, & les calices profondément découpés.

Culture. On peut dire que le noisetier se plaît par-tout, du nord au midi de la France, & quoiqu’il soit peu délicat sur le choix du sol, il réussit beaucoup mieux dans les terrains légèrement humides, & légers.

On le multiplie par semis, par drageons enracinés, & par marcottes. Ces dernières sont celles qui réussissent le mieux, & dont la reprise est la plus sûre.

Quant au semis, on conserve le fruit dans de la terre ou du sable sec, jusqu’au moment de le mettre en terre ; le sol doit être bien défoncé. On le dispose par tables de longueur indéterminée, sur une largeur qui permette le sarclage au besoin, c’est-à-dire, de trois à quatre pieds. On ouvre de petits sillons, dans lesquels on place les noisettes à six ou huit pouces de distance ; après la seconde, & encore mieux à la fin de la troisième année, on le replante à demeure, dès que les feuilles sont tombées. Il faut saisir ce moment pour les pays méridionaux, sur-tout parce qu’il existe peu d’arbres qui se remettent aussi promptement en séve au retour de la moindre chaleur ; il y fleurit souvent en décembre, & ailleurs en janvier & février, suivant la saison ; alors sa reprise est plus difficile. Dans les provinces du midi, on fera très-bien de l’arroser une fois ou deux dans le cours de l’été