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roïdal, & d’autres évacuations périodiques. Elle est très-souvent excitée par la répercussion de quelque humeur dartreuse, érysipélateuse.

On sait, par expérience, que le changement de temps, le passage d’un endroit chaud dans un lieu froid, la négligence de se bien couvrir la tête, sur-tout lorsqu’on n’est pas accoutumé à aller tête nue, déterminent à coup sûr la douleur des dents chez les personnes qui sont naturellement disposées à contracter cette maladie.

L’âcreté du sang & de la lymphe, un exercice trop violent, l’air froid & humide, les intempérances dans le boire & le manger ; l’abus des boissons spiritueuses ; enfin, tout ce qui peut exciter l’inflammation, raréfier le sang & les humeurs, peut la déterminer.

Très-souvent le mal de dents dépend d’un vice scorbutique qui affecte les gencives ; mais dans ce cas, comme l’observe Buchan, les dents sont quelquefois gâtées, & tombent sans causer de grandes douleurs.

Les hommes en général sont moins sujets que les femmes aux maux de dents. Celles-ci y sont plus exposées dans les premiers mois de leurs grossesses, & sur-tout immédiatement après l’accouchement : la moindre erreur dans le régime, la plus légère exposition à l’air froid &£ humide, leur occasionne cette maladie qui devient quelquefois funeste. Les dents sont d’une si grande importance pour la digestion, que l’on ne doit négliger aucun moyen pour les conserver. En général, le peuple ne prend aucune précaution pour cela. Le défaut de propreté, la négligence de se rincer la bouche tous les jours, la rage de nettoyer les dents avec tout ce qui se présente, comme aiguille ou épingle, ne contribuent pas peu à en endommager l’émail, & l’air qui pénètre dans leur substance ne manque jamais de les gâter.

1°. Détourner les humeurs de la partie malade ; 2°. diminuer leur volume ; 3°. discuter celles qui font l’engorgement local ; 4°. enfin, arracher la dent ; telles sont les indications que l’on doit avoir en vue dans le traitement de l’odontalgie.

Les purgatifs doux, plus ou moins répétés, & les bains des jambes dont on augmente l’activité & l’énergie par l’addition d’une demi-once de moutarde en poudre, ou d’une forte dissolution de savon commun, seront d’un grand secours pour détourner les humeurs de la partie malade.

L’application des sangsues est un remède qui ne manque jamais de produire de bons effets ; mais malheureusement on trouve toujours des personnes qui regardent ce secours, ou comme inutile, ou comme funeste, & qui ne veulent pas ou qui empêchent les malades, d’y avoir recours.

L’odontalgie produite par la suppression de la transpiration, doit être combattue par l’usage des boissons diaphorétiques, & des frictions sèches sur la peau. On fera la saignée du pied, si la maladie dépend de la suppression des règles, & on appliquera des sangsues à l’anus, si elle est causée par la suppression du flux hémorroïdal.

La diète austère, la saignée du bras, les délayans, les antiphlogistiques, seront employés pour calmer l’inflammation locale, ainsi que les cataplasmes émolliens, qu’on renou-