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CHAP. VIII. De la taille de l’olivier,
239
Sect. I. D’après quels principes doit-on tailler,
240
Sect. II. À quelle époque doit-on tailler,
244
§. I. Doit-on tailler tous les ans ou tous les deux ou trois ans,
ibid.
§. II. Dans quelle saison de l’année doit-on tailler,
248
Sect. III. Comment doit-on tailler,
249
CHAP. IX. De la greffe des oliviers,
254
CHAP. X. De la récolte des olives,
256
CHAP. XI. Observations sur les parties du fruit qui fournissent de l’huile,
259
CHAP. XII. Des insectes qui attaquent les oliviers,
263
CHAP. XIII. Existe-t-il des moyens de détruire ces insectes,
273


CHAPITRE PREMIER.

De l’olivier & de ses espèces.


Il est inutile de faire l’éloge de cet arbre précieux ; olea prima omnium arborum est, disoit avec raison Columelle. Aucune huile ne peut être comparée à celle de son fruit ; le marc qu’on en retire engraisse les oiseaux de basse-cour ; l’émondage de ses rameaux nourrit les troupeaux ; ses branches, son tronc brûlent très-bien, quoique verts ; cet arbre se multiplie de lui-même par les pousses qui s’élancent de ses racines, de leur collet, & de son tronc ; mais il craint les grands froids.

Je le crois originaire d’Égypte, d’où il a été transporté en Grèce, & la colonie des Phocéens qui s’établit à Marseille, enrichit son territoire d’un arbre qui y étoit inconnu avant eux. Marseille envoya ensuite une colonie bâtir la ville d’Agde ; & il y a beaucoup d’apparence que ces nouveaux colons transportèrent avec eux les oliviers en Languedoc. Quoi qu’il en soit, on ne peut à cet égard, établir que des conjectures ; mais la preuve la plus claire que cet arbre précieux n’est pas naturel à ces provinces, c’est qu’il y souffre dès que les froids y sont rigoureux, & l’hiver de 1709 y fit mourir presque tous les oliviers.

Section Première.

De l’olivier sauvage, en latin oleaster.

Je le regarde comme le type de tous les autres oliviers, l’espèce primitive à laquelle reviennent toutes les espèces cultivées lorsque l’on prend la peine d’en semer les noyaux, ou lorsque les oiseaux, après avoir dévoré la chair du fruit, laissent tomber son noyau sur la terre, ou lorsqu’ils le rendent avec leurs excrémens. Tel est l’arbre venu de semences que l’on trouve dans les lieux incultes, il se multiplie dans les maquis de Corse, & dans plusieurs lieux incultes de Provence & de Languedoc, &c. Les corses sont dans la ferme persuasion qu’il est inutile de multiplier cet arbre, & que c’est le travail des oiseaux. Passe encore s’ils prenoient la peine de le nettoyer, de l’élever parmi les broussailles, de le transporter ensuite dans un champ cultivé, & enfin de l’y greffer. Les oiseaux seroient les pourvoyeurs, & eux, en qualité de cultivateurs, en auroient tout le bénéfice. C’est l’olea silvestris, Gouan.

Fleur blanche petite, d’une seule pièce : le tube cylindrique, de la longueur du calice ; la corolle plane, divisée en quatre découpures presque ovales & un peu concaves ; deux étamines opposées, appuyées sur la corolle, garnies d’anthères jaunes ; un seul pistil s’élance du fond du calice, & son stigmate est divisé en deux à son sommet : le calice est d’une seule pièce, petit, en tube, divisé en quatre.

Fruit charnu, à noyau, à une seule loge, à écorce lisse ; d’abord vert,