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fondeur, à mesure qu’on avance contre les oliviers ; & à cette profondeur on enlève la terre par-dessous autant qu’on le peut, en formant une espèce d’arc de voûte, & la partie supérieure s’éboule à proportion. De cette manière les racines sont mises à découvert, & nullement endommagées. L’ouvrier les conserve avec soin, il les range de côté, & après avoir enlevé avec la pelle le terrain tombé dans la fosse, il continue sa fouille jusqu’à ce qu’il parvienne au dessous du tronc de l’arbre. Voilà toutes ses racines déjà découvertes sur un de ses côtés, & nullement endommagées. Un enfant maintient l’arbre dans sa perpendicularité, & l’ouvrier continue à excaver par dessous, jusqu’à ce qu’il soit arrivé à l’extrémité des dernières racines : en suivant cette méthode, on sort l’arbre avec toutes ses racines, & on l’emporte dans cet état vers la fosse où il doit être placé à demeure.

On trouve souvent dans les pépinières des sujets foibles, & qui ne sont pas encore au point d’être transplantés ; on veut les ménager, & par cette condescendance mal entendue, on est forcé de mutiler une grande partie des quatre sujets de sa circonférence. Il vaut mieux différer la transplantation d’une & même de deux à trois années, afin que tous les pieds aient acquis la grosseur convenable, & alors débarrasser entièrement la pépinière. Les traînards d’ailleurs ne feront jamais de beaux arbres ; ils restent tels, parce qu’ils ont quelques vices essentiels de conformation. On peut, si l’on veut, les replanter à part dans un endroit séparé & quelquefois ce changement leur devient avantageux.

Si on doit transporter les arbres au loin, c’est le cas d’envelopper les racines avec du foin, ou avec de la paille, aussi-tôt qu’ils sont hors de terre, afin que le soleil, le hâle de l’air ne les endommage pas. La meilleure enveloppe est la mousse lorsqu’on peut s’en procurer ; elle conserve une précieuse humidité autour des racines.

Le propriétaire attentif, & qui procède méthodiquement, ne fait arracher de la pépinière, & pendant les premières heures du travail du matin, que le nombre de sujets qu’il peut planter dans la journée ; ou bien, ce qui est encore mieux, un certain nombre d’ouvriers déracine à mesure que les autres plantent.

Si des sujets restent pendant plusieurs jours, plusieurs semaines hors de terre, quoiqu’enveloppés de paille ou de foin, il est nécessaire de mettre les racines tremper dans l’eau pendant un jour ou deux jusqu’au dessus du collet des racines ; mais lorsqu’on les aura une fois sortis de l’eau, ils ne doivent plus y être plongés. On ne les sortira donc qu’à mesure qu’on en aura besoin. Nous verrons bientôt comment on doit planter.

II. Des sujets élevés aux pieds des arbres. On se contente, en général, de déchausser un peu la souche de l’arbre du côté où le jeune pied s’est formé ; alors, avec un ciseau ou avec la hache on sépare la bille par les deux bouts du reste de l’arbre. Ce sujet mis en terre pousse à la vérité, si pendant l’été il ne fait pas de sécheresse, & souvent il ne pousse qu’à la seconde année. Quoique cette méthode réussisse quelquefois, elle n’est ni la meilleure ni la plus sûre. Il vaut beaucoup mieux commencer l’excavation à quelques pas de là, suivre à une certaine distance la di-