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a pénétré. On a soin auparavant d’introduire une sonde canelée dans la gaîne : elle sert à conduire le tranchant du bistouri, & empêche que la pointe n’agisse sur la gaine, ou sur les os des phalanges. Si ces opérations ne suffisent pas, on fait une incision au poignet, &c.

La quatrième espèce est le panaris complet ou compliqué, qui établit son siége entre le périoste & l’os, & donne lieu à la pourriture de cette membrane.

Ce panaris est toujours accompagné d’une douleur profonde & vive, d’une tension inflammatoire, qui se borne assez communément à la phalange affectée, & qui ne passe guère le doigt. On y observe aussi la fièvre, les insomnies, les agitations & le délire.

On peut conclure que les trois dernières espèces de panaris sont accompagnées de symptômes assez effrayans pour faire connoître le danger réel que courent ceux qui en sont atteints. D’après cela, il faut de bonne heure recourir aux gens de l’art pour remédier au plus vite à la violence des symptômes, en procurant la sortie des corps étrangers qui peuvent les occasionner, en évacuant la quantité des matières contenues dans la tumeur. Nous n’insisterons plus sur les différens moyens que la chirurgie emploie en pareils cas. Nous finirons par exhorter ceux qui sont & seront assez malheureux pour être attaqués de ces tumeurs, à implorer le secours de ceux qui par leur prudence, leur sagacité, l’expérience & la dextérité de leur main, ont sçu mériter la confiance publique. M. AMI.


PANCALIER. (Voyez Chou)


PANIC ou PANIS. (Voyez Millet)


PANICAUT ou CHARDON ROLAND, ou CHARDON À CENT TÊTES, (Voyez Planche VII.) Tournefort le place dans la neuvième section de la septième classe des herbes à fleurs en rose & en ombelle, ramassées en forme de tête arrondie, & il l’appelle eryngium vulgare ; von-Linné le nomme eryngium campestre, & le classe dans la pentandrie digynie.

Fleur B ; représentée de face en B ; la corolle composée de cinq pétales égaux, placés sur le bord du calice C, en opposition avec ses divisions ; D représente la même fleur vue de profil, la saillie des étamines hors de la corolle, & la place qu’occupe l’enveloppe partielle E… Si les pétales n’étoient pas repliés sur eux-mêmes F, ils seroient presque de la longueur des étamines, & leur saillie n’auroit pas lieu. Les cinq étamines sont posées sur le bord du calice : le pistil est composé de deux styles ; on le voit dans le calice G, formé d’un tube d’une seule pièce à cinq grandes divisions.

Fruit ; ovale, se divisant en deux parties ou semences H, appliquées l’une sur l’autre, convexes, striées extérieurement, aplaties intérieurement.

Feuilles ; composées, dures, d’un vert foncé, avec de fortes nervures blanchâtres ; celles des tiges les embrassent par leur base & sont plusieurs fois ailées. Celles qui partent des racines sont portées par des pétioles, & leurs folioles sont subdivisées en trois, celles de l’extrémité courent