Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/430

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Section III.

Des Bourdonnets.

Ce sont de petites pelotes d’étoupe ou de charpie, roulées dans les deux mains pour les rendre lisses & unies & leur donner une sorte de fermeté ; la figure en est ordinairement oblongue, & leur volume est proportionné à leur usage ; on s’en sert pour remplir le vide des plaies ou des ulcères profonds, pour en absorber les matières purulentes, quand il s’agit d’assujettir les médicamens dont on les imbibe, lorsqu’on se propose d’opérer une compression sur les vaisseaux sanguins.

Si les bourdonnets doivent être fermes, il ne faut pas qu’ils soient trop durs, & si on prévoit qu’on aura de la peine de les retirer de la plaie, il faudra avoir la précaution de les attacher à un fil ; on leur donnera pour lors le nom de Bourdonnets liés. On agit plus sagement de mettre plusieurs bourdonnets d’un moindre volume dans des plaies qui présentent des cavités considérables, que d’en mettre un seul. On en garnit plus sûrement & plus aisément toutes les inégalités, & on a plus de facilité à les en tirer ; une chose très-essentielle, c’est de ne jamais en placer un si grand nombre, que la compression qui en résulte puisse être trop forte.


Section IV.

Des tentes

Les tentes sont des espècesde bourdonnets faits avec de la filasse ou de la charpie. Les filamens en sont parallèlement rangés & maintenus dans leur longueur par des circonférences d’un fil plus ou moins serré, suivant qu’il faut que la tente soit plus ou moins ferme & dure ; on leur donne quelquefois la forme d’un clou, c’est-à-dire, qu’elles sont pointues par leur extrémité, tandis que de l’autre l’étoupe ne se trouvant point liée, présente, lorsqu’elle est rabattue, une espèce de tête. D’autres fois on ne lie pas l’étoupe jusqu’à cette pointe, ce qui relie sans être lié, offre une espèce de pinceau, qui prévient toute impression fâcheuse. On n’emploiera que très rarement les tentes, & avec beaucoup de circonspection ; on ne les adoptera que dans le cas d’une fistule, que l’on ne pourroit dilater avec succès, & dont il importe de maintenir l’ouverture jusqu’à la réplétion de tout le vide ; mais on en diminuera le volume insensiblement, & on les supprimera, le plutôt qu’il sera possible.

On forme encore des tentes avec de la toile roulée sur elle-même, & dont on fixe l’enroulement avec de la cire, ou par le moyen de quelques circonvolutions de fil ; avant de la rouler, on en effile les bords ; ce qui forme une espèce de houpe. On peut former plus communément des tentes semblables avec de la filasse, en observant de les lier seulement, dans leur milieu.


Section V.

Des mêches.

Oh substitue souvent les mêches aux tentes, d’autant qu’elles n’offrent pas le même danger ; on nomme