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moins grand nombre, & toujours de façon qu’ils assujettissent le bandage, & maintiennent l’appareil, soit en s’attachant les uns aux autres, après avoir ceint la partie, soit en se fixant à quelques pièces placées pour cet effet, qu’on appelle soutiens.


Section II.

Comment doit-on faire les pansemens ? Des inconvénient qu’il y a à craindre. Moyens de les prévenir.

Les pansemens doivent être faits avec promptitude & non pas à la hâte, & on évitera soigneusement les inconvéniens de l’interyalle entre le moment où on lève l’appareil & celui où on en applique un autre. Le plus grand de ces inconvéniens provient des effets de l’air sur les plaies & sur les ulcères, & si on ne peut pas les défendre absolument de cette impression fatale, du moins ne doit-on rien négliger des précautions qui peuvent la rendre moins durable. Pour cet effet, avant que de lever l’appareil, on préparera le nouveau ; on ne s’arrêtera point, lorsque l’ancien sera levé, à des soins minutieux, à toucher, à sonder une plaie sans nécessité ; on recouvrira, avec célérité, la partie, soit par des étoupades, soit de quel qu’autre manière.

Les pansemens doivent être faits encore avec propreté ; on n’emploiera donc pas, pour les appareils, des matières chargées de poussières & d’ordures : on se servira de la spatule pour garnir les bourdonnets & les plumaceaux des médicamens indiqués & convenables : on fera usage des pincettes à pansemens, plutôt que de ses doigts, pour enlever & pour placer ces mêmes plumaceaux : on nettoiera les plaies avec art, soit en essuyant les environs avec des compresses ou des étoupades, soit en ôtant, au moyen de la spatule, les matières épaisses, purulentes ou emplastiques qui peuvent être attachées aux poils, soit par des injections dans la plaie, lorsqu’elle se trouvera profonde, soit par des lotions de quelques liqueurs propres à la circonstance, soit par le pompement subtil de la plus forte partie des matières avec des bourdonnets, &c. En un mot, on doit & on peut faire le pansement le plus compliqué, sans que les mains se trouvent remplies de pus ni de médicamens.


Section II.

De l’ordre qu’exigent les pansemens. Doivent-ils être fréquens ou rares ?

Les pansemens exigent un certain ordre. Après qu’on a nettoyé une plaie, il faut appliquer successivement les bourdonnets, les plumaceaux, les emplâtres ou les linimens, les étoupades ou compresses, les bandages ou les liens.

Pour ce qui concerne le bandage, on arrête d’abord les liens qui concourent le plus à le soutenir ; on passe ensuite à ceux qui servent promptement à le fixer : on débute donc assez généralement par les liens supérieurs ; on finit en mettant dans une situation nécessaire la partie seule ou le corps entier de l’animal ; ce qu’onexécute par le secours du licol, des longes, des sangles, des surfaix, des entraves, des soupentes, du chapelet & autres moyens quelconques