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pouvoir se séparer, il suffit de les bassiner avec de l’eau tiède.

3°. Relâchement des paupières. La paupière supérieure peut être relâchée par quelques coups, ou par quelque frottement, ou par une paralysie.

Le relâchement vient-il des causes externes, employez les forts résolutifs, tels que l’esprit de vin camphré, dont vous imbiberez des compresses. Provient-il au contraire de paralysie ? coupez la paupière, afin de découvrir la prunelle, & que les rayons de lumière puissent y pénétrer ; évitez sur-tout de toucher les angles dans la section ; l’opération faite, pansez seulement avec des compresses de vin miellé ; la plaie guérit dans quelques jours. M. T.


PEAU, Médecine Rurale. Membrane épaisse comme du cuir, qui revêt tout le corps, contient tous les organes, & figure toutes les parties extérieurement.

Elle embrasse dans sa composition, des fibres tendineuses, membraneuses, nerveuses, & vasculaires, dont l’entrelacement est si merveilleux, qu’il est très-difficile de le connoître à fonds.

Elle est attachée extérieurement au réseau réticulaire de Malpighi, & à l’épiderme, intérieurement au corps adipeux.

L’épaisseur de la peau & sa consistance, ne sont point les mêmes dans toutes les parties. On peut aisément s’en convaincre en examinant le creux de la main, la plante des pieds, & les parties postérieures du corps. Son tissu y est pour l’ordinaire & plus épais, & moins serré que sur le devant. La peau reçoit un nombre très-considérable de nerfs & de vaisseaux sanguins ; elle en reçoit encore de plus fins & de plus déliés, qui sont destinés à charrier l’humeur de la transpiration & de la sueur, & qui la répandent sur la surface du corps. On les nomme pores. Les uns sont plus grands, & les autres plus petits ; ils donnent encore passage aux poils. On peut appercevoir les grands au nez. On ne peut découvrir les autres que par le secours du microscope. Leuwenhoeck en a compté cent vingt-cinq mille dans un espace qu’un grain de sable pourroit couvrir. Winslow nous apprend que la surface externe de ce tissu se termine en des petites éminences qu’il a plu aux anatomistes d’appeler mamelons, auxquels les filets capillaires des nerfs cutanés, aboutissent en forme de petits pinceaux rayonnés. Il est très-probable que ces mamelons sont l’organe du toucher, parce qu’ils reçoivent, les premiers, les impressions des corps extérieurs. On a observé qu’ils étoient plus gros & plus sensibles par-tout où le toucher est le plus fin. Il y a encore dans la peau des glandes de différente espèce. Les unes sont très-nombreuses, & sont connues sous le nom de miliaires. Sténon & Malpighi les ont découvertes ; elles filtrent l’humeur de la transpiration. Les autres ont été nommées sébacées, & sont situées dans le tissu cellulaire sous la peau. Elles ressemblent à des follicules membraneux, & leurs conduits excrétoires qui percent la peau, répandent sur sa surface une humeur huileuse & inflammable.

La peau est exposée à une infinité de maladies. Son organisation la rend sur-tout très-susceptible de l’impression de celles qui sont contagieuses. Le défaut de propreté peut