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une douve à leur pied pour en éloigner les eaux.


Section III.

De la taille du pêcher, d’après le systême d’une société d’amateurs.

Pour donner à un arbre en espalier, (c’est l’écrivain de la société qui parle) une forme agréable, il faut le tailler de façon que les branches que l’on fera naître dans toute sa capacité, forment une surface qui couvre le mur dans un ordre symétrique, & pour cet effet, elle doit être carrée & sans épaisseur ; on y parviendra si, à chaque taille on a soin de régler sur l’échelle de proportion, Fig. 7, Planche XVIII, page 509,) les distances respectives a des branches, relativement à leur force & à leur position. Les lignes ponctuées qui forment différens carrés, longs, indiquent la progression dans l’accroissement de l’arbre ; exemple : par la première taille que l’on fera au point A, Fig. 8, en suprimant la partie A T, on obtiendra les branches A 2, A 3, Fig. 10 ; dans la seconde taille, en supprimant ces deux dernières aux endroits XY, Fig. 11, on fera naître deux nouveaux membres horizontaux, 5, 10, Fig. 12, & deux autres branches qui reprendront la direction de la mère-branche depuis les points X Y, jusqu’aux points 6 & 9 ; de manière que ces deux mères-branches, ainsi que les deux membres horizontaux, n’excéderont pas le carré 5, 6, 9, 10 de la Figure 7 ; il en est de même de toutes les tailles qui n’ont pour objet que de faire pousser des branches dans des places convenables à la progression symétrique de l’arbre.

Ces premières opérations étant la base de celles qui vont suivre, il est à propos de les reprendre pour en expliquer tous les détails, donner les raisons de chaque taille en particulier, & indiquer les moyens d’établir la plus grande égalité entre toutes les branches d’un arbre en espalier, soit par rapport à leur nombre, soit par rapport à leur force & à leur grandeur.

Tout va par ordre dans la nature. Le tronc d’un arbre porte, par la progression naturelle, une seule mère branche qui s’élève verticalement depuis le point B jusqu’au point T, Fig. 13 ; cette mère-branche perte des membres distingués également dans toute son étendue ; ceux-ci portent, à leur tour, des branches crochets, bouquets & lambourdes ; ces dernières portent des feuilles & des fruits, de manière que chaque partie a sa destination, sans que l’une puisse nuire à l’autre ; à moins d’un dérangement dans l’organisation générale. Voilà l’arbre de la nature, rapprochons-en, autant qu’il est possible, l’arbre conduit & : formé par l’art ; mais toujours sans nous écarter de l’ordre de la végétation.

Première taille. Cette opération se fait au printemps, ou lors de la plantation, & mieux encore lorsque l’arbre ayant été greffé sur place, aura acquis la hauteur marquée par les points B T, Fig. 14, représentant le jet de l’écusson. On supprimera alors les parties A T, de manière que le point A, Fig. 15, soit élevé d’un pied & demi, au-dessus de terre, ou environ ; ce jet a dû être conservé seul ; car toute autre production auroit nui à son accroissement.