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gie, tels que la diète & la saignée ; les autres sont des inventions particulières, telles que la courbure des branches & le cassement.

Ils ont pour but de régler la pousse des membres afin d’opérer une distribution proportionnelle de la séve dans toutes leurs parties, de faire en sorte que désormais ils ne s’emportent plus, soit du haut en se dénuant du bas, soit d’un seul côté tandis que l’autre seroit foible & languissant. Il est question de renouveler des arbres malades & de conserver ceux que les jardiniers condamnent à être remplacés par d’autres ; de faire porter du fruit aux arbres de quatre à cinq ans, en plus grande quantité qu’on n’en a obtenu jusqu’ici à dix ou douze, de leur donner une dimension immense par rapport aux bornes étroites dans lesquelles on a coutume de les retenir, de les faire grossir de la tige à proportion ; enfin, de leur procurer durant un siècle, une parfaite santé, tandis que l’expérience journalière nous apprend qu’à peine tous les arbres, & sur-tout les pêchers, ont fait paroître une brillante verdure pendant leurs années de vigueur, qu’ils sont assaillis à la fois par tous les maux d’une vieillesse prématurée. Si je parviens à remplir ces différens objets par ma méthode & par les moyens que j’indique, les gens sensés pourront-ils les désapprouver & refuser de s’en servir.


Section Première.

Des opérations semblables à celles usitées en chirurgie.

Je commence par celles qui sont tirés de la chirurgie & de la médecine. 1°. La diette & l’abstinence 2°. l’incision & la saignée ; 3°. le cautère à la tige, aux branches & aux racines ; 4°. la scarification ; 5°. les cataplasmes & les topiques ; 6°. les éclisses, les bandages & les ligatures.

Toutes ces nouvelles opérations sont établies sur des expériences, & ont pour fondement les principes de la physique des végétaux ; ce que j’ai à dire sur cette importante matière, a pour base les trois principes suivans. 1°. Fixer le pêcher dans ses différentes positions sans le violenter. 2°. Faire avantageusement usage de l’abondance & de l’impétuosité de la séve. 3°. Partager toutes les branches, de manière qu’elles ne puissent se détruire, comme cela n’arrive que trop souvent par l’entremise des gourmands qu’on lui laisse pousser de tous les côtés. Avant d’entrer à cet égard dans aucun détail, j’établis ici quelques propositions qui sont autant de corollaires de ce qui a déjà été dit.

1.° Après l’ordre de la préparation des racines, la distribution proportionnelle des branches dépend absolument de la suppression totale des perpendiculaires au tronc & à la tige ; & il ne doit y avoir dans tout arbre, qu’on veut rendre régulier en même temps que fructueux, que des branches obliques & latérales d’où procèdent toutes les autres. C’est ce que l’on a vu dans la seconde méthode du chapitre précédent.

2°. Le moyen le plus analogue à la façon de pousser du pêcher, & le plus efficace pour l’égale distribution des branches dans tout arbre, c’est de faire, des gourmands, le fondement de sa taille & de l’harmonie des branches entr’elles.

3°. Pour avoir un arbre garni de