Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/607

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


PÉPINIÉRISTE, jardinier qui élève des arbres en pépinière, qui en fait commerce. L’intelligence & la bonne-foi devroient être à base de ce commerce.


PERCE-FEUILLE ou OREILLE DE LIÈVRE. (Voyez Planche VIII page 450) Tournefort la place dans la première section de la septième classe des herbes à fleurs en rose & en ombelle, dont le pistil devient un fruit composé de deux petites semences cannelées. Et il l’appelle buplevrum persoliatum, rotundi folium annuum ; Von-Linné la nomme buplevrum rotundi folium, & la classe dans la pentandrie digynie.

Fleurs ; hermaphrodites, rosacées, composées de cinq pétales B ; les pétales C sont ouverts & recourbés ; les étamines, au nombre de cinq, sont attachées sur les bords du calice, en opposition avec ces divisions ; le pistil D fait corps avec le calice qui l’accompagne jusqu’à sa maturité.

Fruit E ; cannelé, aplati, composé de deux semences représentées en F, ovales, plates en dedans, convexes & cannelées en dehors.

Feuilles, simples, dures, entières, lisses, nerveuses ; les tiges passent & les traversent.

Racine A ; simple, blanche, peu fibreuse.

Fort. Tige unique, haute d’un pied & demi grêle, longue lisse, cannelée, creuse, noueuse, rameuse ; l’ombelle naît au sommet, la générale est composée au moins de dix rayons, ainsi que la partielle qui est droite & étendue ; l’enveloppe générale est de plusieurs pièces, la partielle, de cinq folioles dont trois plus grandes & plus pointues.

Lieu ; les pays chauds & sablonneux ; elle est annuelle & fleurit en juin.

Propriétés. Feuilles inodores, médiocrement amères, vulnéraires & astringentes. On se sert de toute la plante, on en fait des décoctions. Les feuilles séchées sont réduites en poudre, la plante bouillie dans du vin avec la farine de fèves, forment des cataplasmes dans les hernies ombilicales. On mêle cette plante avec d’autres vulnéraires pour les animaux.

Il y a un autre buplevrum en arbre ou Seseli d’Éthiopie, nommé buplevrum fructicosum, par Von-linné ; & buplevrum arborecens salicis folio, par Tournefort ; il est placé dans la même classe que le précédent. C’est un joli arbrisseau en forme de buisson, qui est toujours vert ; ses feuilles ont une odeur forte, mais aromatique, & leur saveur est âcre ; les fleurs & le fruit sont semblables à ceux de l’ëspèce précédente ; il en diffère par ses feuilles, en ovale renversé, plus larges dans le haut que dans le bas, traversées dans leur longueur d’une forte nervure qui se confond avec le pétiole creusé en gouttière ; & qui embrasse simplement la tige par sa base. Il s’élève à la hauteur de trois ou quatre pieds, ses tiges sont droites & rameuses ; il jette plusieurs rejetons par le pied. On y voit au printemps plusieurs feuilles plus grandis que les feuilles ordinaires… Il est originaire du Levant, de l’Éthiopie ; il aime les lieux un peu humides. On le trouve aujourd’hui indigène dans quelques cantons du bas-Languedoc. Cet arbrisseau figure très-binm sur le devant des bosquets verts, & fait masse agréable dans les grandes plates-bandes. On lui attribue une