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Section VI.

Des vaisseaux lymphatiques

Les vaisseaux lymphatique se montrent très-distinctement dans le poumon du cheval & du bœuf, entre la tunique & la substance de cet organe ; leur marche n’est point uniforme ; mais quelques-uns d’entr’eux peuvent être que quelquefois suivis jusqu’au canal torachique.

Tous ces vaisseaux, dès leur entrée dans la substance pulmonaire, sont aussiôt accompagnés par les bronches, en sorte que les uns & les autres de ces canaux, qu’on peut comprendre sous la seule dénomination de canaux aéréo-sanguiferes, contenus dans une seule & même enveloppe, cheminent ensemble & parallèlement. Dans leur trajet, ils se bornent à l’endroit où se fait la terminaison des bronches, & là, ces mêmes vaisseaux sanguins se repliant, se réfléchissant & rampant autour des extrémités des tuyaux préposés à l’admission de l’air, ils en recouvrent la superficie, ils s’étendent dans les interstices, dans les intervalles que laissent entr’elles ces mêmes extrémités, & ils se répandent dans toutes les cellules qui occupent ces espaces.


Section VII.

De la respiration & de ses usages.

La respiration est une opération de la nature qui s’exécute par deux mouvemens contraires ; par l’inspiration & par l’expiration. L’inspiration est la réception de l’air dans les poumons, l’expiration est l’expulsion de ce même air hors des mêmes poumons. Le sang que l’artère pulmonaire porte dans les poumons, ne peut y pénétrer que dans le temps de l’inspiration parce que dans l’expiration les poumons s’affaissent sur eux-mêmes, de manière que le sang ne peut les traverser, & c’est vainement qu’on voudroit en remplir les canaux par l’artère pulmonaire avec une liqueur préparée & injectée, si l’on ne souffle dans les rameaux bronchiques, les vaisseaux sanguins n’en recevront que peu, & souvent pas la moindre partie ; ce est donc principalement que dans l’inspiration que les vaisseaux artériels & veineux, ayant acquis un plus grand diamètre, opposent moins d’obstacle au fluide lancé par le ventricule, & lui ouvrent un passage au moyen duquel il peut parcourir le chemin qu’il doit suivre ; mais comment l’expansion des rameaux bronchiques favorise-t-elle son admission ? Les canaux sanguins rampent sur ces rameaux & sur les vésicules par lesquelles-ils se terminent ; ils s’y divisent en une si grande quantité de rameaux, & la multitude de ces vésicules est telle qu’elle semble nous annoncer le dessein qu’a eu la nature de multiplier à l’infini ces mêmes ramifications ; à mesure que les bronches grossissent les espaces celluleux s’élargissent proportionnellement ; les parois des canaux sanguins cessent donc d’être comprimées & retirées sur elles mêmes, & ces tuyaux pouvant dès lors se dilater & s’alonger sans peine, se prêtent à l’abord du fluide qui leur est envoyé, lui présentent un nouveau jour pour sa marche, & en rendent la progression aisée.

Des uns & des autres de ces effets