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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/621

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résistance à l’impulsion des liqueurs ; il sera à craindre que les vaisseaux trop relâchés, ne donnent entrée à un fluide trop grossier pour pouvoir ensuite traverser leurs filières, sur-tout si la chaleur de l’air se trouve jointe à l’humidité.

Si l’air est trop sec, il dessèche la face interne de la trachée-artère & des bronches, ces parties deviennent moins flexibles, elles se dilatent plus difficilement dans le temps de l’inspiration ; les orifices des tuyaux exhalans, qui s’ouvrent dans les cellules pulmonaires, éprouvent les mêmes affections ; de sorte que ces impressions peuvent devenir funestes au poumon en y formant des obstructions.

Si l’air est trop chaud, il dissipe en général ce qu’il y a de plus fluide dans le corps de l’animal, & dispose le sang à un épaississement considérable ; d’ailleurs les effets de la trop grande chaleur de l’air, sont à peu près les mêmes que ceux de la sécheresse, & si l’humidité s’unir à la chaleur, l’air peut en pareil cas devenir nuisible en occasionnant un trop grand relâchement dans les vaisseaux du poumon.

Si l’air est trop froid, il rapproche & unit les molécules du sang, & comme celui qui circule dans le poumon, se trouve presque exposé immédiatement à l’action de cet air froid, il est à craindre qu’il ne le coagule, sur-tout si après un travail violent, l’animal en sueur respire tout-à-coup un air trop froid.

Si l’air est trop pesant, il peut nuire au poumon en augmentant ou en diminuant son mouvement de contraction & de dilatation.

Si l’air que les animaux respirent est chargé des exhalaisons qui émanent des êtres qui existent, & de celles de ceux qui se décomposent, qu’elles soient d’une nature caustique, astringente, ou coagulante, elles peuvent enflammer le poumon,

Si le chyle provient de fourrages trop secs, & qu’il n’ait pas été assez détrempé par les boissons, parvenu dans la veine axillaire gauche, porté avec le sang veineux dans le ventricule droit du cœur, il peut s’arrêter en passant dans l’artère pulmonaire & causer la péripneumonie vraie.

L’inaction dans laquelle les bestiaux restent pendant quatre & quelquefois cinq mois dans les étables, concourt souvent avec les molécules grossières & visqueuses des fourrages qu’on leur donne, à produire la péripneumonie vraie.

L’augmentation progressive du sang rend l’exercice du poumon plus violent, dissipe les parties aqueuses des humeurs, dispose le sang à un épaississement inflammatoire, d’où il résulte des engorgemens & la péripneumonie.

Si le mouvement du sang est fort accéléré, le poumon est plus susceptible d’engorgemens & d’obstructions, que les autres viscères ; parce que la masse toute entière des liquides n’emploie à parcourir le poumon que le même temps qu’elle met à circuler dans toutes les autres parties du corps prises ensemble.

Si l’on soumet les animaux à des travaux qui excèdent leurs forces, les vaisseaux pulmonaires se rétrécissent dans le temps du travail par la vive pression de l’air, le sang traverse nécessairement, le poumom avec plus de peine, bientôt il n’y