Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/626

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& qu’ensuite elle soit chassée du corps par quelque évacuation insensible, ou quelle s’assimile si parfaitement avec les humeurs saines, Qu’elle puisse circuler avec elles dans les vaisseaux sans troubler en aucune façon l’égalité de leur cours, c’est là ce qu’on appelle résolution douce & bénigne. Une telle terminaison seroit sans doute infiniment à désirer dans la péripneumonie, parce qu’alors le sang épaissi & stagnant, venant à reprendre sa fluidité & son mouvement, dissiperoit aussi tôt l’inflammation du poumon ; mais cette terminaison si désirable n’est pas toujours possible, attendu que la résolution exige entr’autres conditions, que le mouvement des humeurs soit modéré, que la matière obstruant soit peu compacte, que obstruction soit peu étendue, & les canaux mobiles. Cette terminaison ne peut avoir lieu principalement que dans les animaux d’une constitution lâche, & sur-tout quand l’inflammation n’occupe que l’artère bronchiale ; parce qu’alors l’artère pulmonaire offre encore au sang un chemin assez libre & assez spacieux pour qu’on n’ait pas lieu de craindre que la circulation doive s’accélérer beaucoup, dans les vaisseaux qui sont demeurés libres. Cette terminaison peut encore avoir lieu lorsque l’inflammation n’attaque qu’une petite partie de l’artère pulmonaire, parce qu’en ce cas les fréquentes anastomoses par lesquelles les ramifications de cette artère communiquent avec les bronchiales, permettent encore au sang de traverser le poumon avec assez de facilité.

Quant à l’autre manière dont la péripneumonie finit par la santé ; soit que le siège de cette maladie soit dans l’artère bronchiale ou dans l’artère pulmonaire, si la matière morbifique vient à être domptée par la force de la fièvre, jusqu’au point de recouvrer assez de mobilité pour passer dans les vaisseaux aériens, alors la péripneumonie sera dans le cas de se terminer par l’expectoration. Les belles expériences de Ruysch & du célèbre Halles prouvent qu’il y a un chemin ouvert de l’artère pulmonaire dans la cavité des branches, & un autre, de l’artère pulmonaire dans l’artère bronchiale ; aussi est-il beaucoup plus commande voir la péripneumonie se terminer par l’expectoration que par une résolution, insensible. Ruysch in catàlog. varior. page 134, rapporte « qu’il a trouvé par le secours des injections anatomiques, que la cire poussée par les artères remplissoit les cellules du poumon. »

Cet auteur ne nous instruit pas du nom de l’artère dans laquelle il a fait l’injection ; mais il est à présumer que ce fut l’artère pulmonaire ; puisqu’il dit ibidem, page 162. « Que quand il remplissoit celle-ci de lá matière séreuse, cette matière pénétroit dans l’artère bronchiale. » D’ailleurs on lit dans l’hœmostastique exc II pages 61, 62, 64, 66 de la Traduction Françoise de M. Sauvages. « Que le célèbre Hales a prouvé par de très-belles expériences, que dans le poumon du veaut il y a un chemin ouvert de l’artère pulmonaire dans la cavité des bronches. Cet illustre physicien adapta un tuyau de verte