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dépasse de six lignes le point d’appui du talon sur le sol.

Ces mesures géométriques, c’est-à dire, prises entre des parallèles, ne se rapporteront pas absolument au sabot des extrémités postérieures ; il est des différences à observer.

1°. La largeur de l’assiette, mesurée comme dans l’ongle de l’extrémité antérieure, aura quatre pouces & demi, au lieu de quatre pouces cinq lignes, & sa longueur sera de cinq pouces six lignes.

2°. Les dimensions de la couronne d’un côté à l’autre, seront les mêmes à celle de l’ongle antérieur en cet endroit ; mais de la partie antérieure à la ligne la plus saillante du talon, elle aura huit lignes de plus.

3°. La hauteur verticale aura deux pouces & demi ; dans les quartiers, elle sera réduite à un pouce neuf lignes, tandis qu’au talon elle sera parfaitement égale en élévation.

4°. Enfin, l’inclinaison du contour antérieur, vue de profil, & prolongée comme dans le pied de devant, sera de deux pouces de longueur entre l’aplomb du sommet de la couronne & le point que nous avons désigné sur le terrain.

La connoissance de ces proportions assez rigoureusement assignées, non sur un ongle qui n’ayant jamais porté de fer, auroit éprouvé de la part du sol, des atteintes qui en auroient inévitablement altéré la forme & les mesures naturelles, mais sur un pied vraiment beau & paré, comme il doit l’être quand il est ferré selon l’art, peut nous donner les plus grandes lumières : l’ongle, par exemple, excède-t-il ces dimensions ou ne les atteint-ils pas ? il est également défectueux, Une amplitude plus ou moins vaste, maïs toujours très-commune dans les chevaux lourds, mois & foibles, est une marque de sa délicatesse, de sa trop grande sensibilité, de la propension à s’échauffer bientôt sur le sol, & rarement peut on y adapter des fers d’une manière vraiment solide ; d’ailleurs, cette partie rend pénible par son propre poids, la marche de l’animal déjà naturellement débile ; il butte, il bronche, il se lasse aisément, & le moindre travail le fatigant pour peu qu’il soit exercé, la ruine de ses membres ne peut être que prochaine ; un ongle trop peu volumineux, au contraire, est aride, sec & cassant, & le plus souvent aussi, par son inflexibilité, par la dureté, & sur-tout par son rapprochement des parties molles auxquelles il devroit servir de défense, il occasionne en elles, en les comprimant, une douleur plus ou moins vive : s’il n’a pas la hauteur & la longueur requises, son appui n’ayant lieu que sur une très-légère portion ou sur une très-petite quantité de points du sol, la machine élevée sur quatre colonnes dont la base alors est très-étroite, n’a que très-peu de stabilité, & s’il n’est pas en ce cas exposé à des éclats, à des fissures, comme il l’est assez ordinairement, les corps durs sur lesquels il portera, lui feront éprouver une douloureuse sensation.

3°. La consistance : l’union trop intime des fibres, leur trop grande tension, l’étroitesse ou plutôt l’oblitération des canaux destinés à contenir & à charier le fluide, telles sont les causes de la sécheresse & de l’aridité de l’ongle, tandis que le relâchement de ces mêmes fibres, le moindre resserrement des vaisseaux,