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principalement aux personnes qu’une grande déperdition de substance aura jetées dans un état aussi déplorable.

La diète végétale, & les remèdes toniques, tels que le quinquina, le petit chêne, la gentiane, les martiaux, & l’usage des eaux gazeuses conviendront très-bien au relâchement excité par une longue maladie. Le bon vin, le café, la rôtie au vin, des alimens légèrement assaisonnés peuvent produire les effets les plus salutaires, en remontant le ton des nerfs, & en leur redonnant ce degré de force physique capable de rétablir en eux l’ordre de leurs fonctions. M. AMI.


NERF-FÉRURE. Médecine Vétérinaire. Un coup quelconque, donné sur le tendon fléchisseur du pied de devant, donne lieu à ce qu’on appelle nerf-férure, ou nerf-féru, ou tendon féru. Cet accident, selon le degré de ses effets, peut être plus ou moins dangereux. Le cheval commence à boiter ; il survient au canon & aux parties voisines un engorgement qui, après avoir duré quelques jours, diminue insensiblement ; quelquefois la peau se trouve coupée, & bien souvent à la suite de la résolution il paroît sur la peau une grosseur ressemblant à un ganglion, (voyez ce mot) dont le siège est dans la peau ou dans le tissu cellulaire.

Curation. L’inflammation dissipée par l’usage des fomentations émollientes, & les cataplasmes de même nature, il faut terminer la cure par les bains & les frictions aromatiques faites d’une décoction de sauge, de thym, de romarin, &c. Mais si maigre ces remèdes l’enflure ne paroît pas diminuée, & qu’il y ait un ganglion, il faut employer les topiques décrits au mot ganglion. M. T.


NERPRUN, ou NOIR-PRUN. (Voyez Planche I, page 63.) On comprend sous le même titre le nerprun & la graine ou granette d’Avignon, parce que cette dernière n’en est qu’une variété. Tournefort le nomme catharticus & le place dans la première section de la vingtième classe des arbres à fleur d’une seule pièce, dont le pistil devient un fruit mou, rempli de semences dures. Von-Linné lui conserve la même dénomination, & le classe dans la pentandrie monogynie.

Fleur. A, représente la corolle vue de face ; B, vue de profil ; C, la corolle ouverte. La corolle tient lieu de calice ; elle est en forme d’entonnoir, rude au toucher, colorée en dedans, divisée en quatre folioles. Les fleurs mâles séparées des fleurs femelles sur des pieds différens ; D représente le pistil.

Fruit ; E, baie à deux loges, & quelquefois davantage ; chaque loge renferme une graine F, ovale, pointue, convexe extérieurement, & aplatie intérieurement.

Feuilles, portées par des pétioles simples, entières, arrondies, dentelées à leurs bords, d’un vert brillant.

Racine ligneuse.

Port ; arbrisseau dont l’écorce est lisse, le bois jaunâtre, les branches garnies d’épines pointues ; les fleurs naissent des aisselles des feuilles, souvent rassemblées ; les feuilles le plus souvent alternativement placées, quelquefois opposées.

Lieu ; nos provinces méridionales