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laquelle les poules vont se vautrer. Ce sable dont elles se couvrent tout le corps, chasse les pouillons, ou du moins leur empêche de les piquer ou de les mordre avec autant de force. Elles ont principalement besoin de ce sable lorsqu’elles ont terminé l’incubation.


POULAIN. (Voy. Cheval)


POULARDE, POULE, POULET, POUSSIN, COQ. Sous le nom de poule sont connues plusieurs femelles d’oiseaux : il ne sera question ici que de la poule femelle ou coq. Cette famille d’oiseaux est la base fondamentale d’une basse cour ; elle en fait l’agrément, & son produit est considérable, si on sait bien la conduire & si on a fait choix de bonnes espèces ; les unes sont uniquement consacrées à donner des œufs, & les autres à fournir les chapons & les poulardes.


CHAPITRE PREMIER.

Caractère du genre.

M. Brisson, dans son traitë d’Ornithologie, place la famille des gallinacées dans l’ordre second de la classe troisième, qui renferme les oiseaux dont les doigts sont dénués de membranes, les jambes couvertes de plumes jusqu’au talon ; qui ont quatre doigts, tous séparés jusqu’à leur origine ou environ, trois devant, un derrière ; & le bec en cône courbé. Dans cet ordre sont compris le dindon, le coq, la peintade, la gelinotte, la perdrix, le faisan..

Le coq forme le troisième genre & les caractères qui le distinguent, des autres, sont d’avoir, 1°. quatre doigts dénués de membranes, trois devant, un derrière ; tous séparés environ jusqu’à leur origine ; 2°. les jambes couvertes de plumes jusqu’au talon ; 3°. le bec en cône courbé ; 4°. deux membranes charnues, longitudinales, pendantes sous la gorge ; 5°. une crête membraneuse sur le front.

Toutes les espèces qui composent ce genre, ne sont, à bien prendre, que des variétés du coq & de la poule ; puisque toutes les différences qui les distinguent entre elles, se trouvent quelquefois réunies dans le même individu. Cependant on en compte six espèces principales, parce que les marques qui les caractérisent se perpétuent constamment dans leurs petits, pourvu que les pères & les mères n’aient point été mêlés avec d’autres espèces.

La queue, dans ce genre d’oiseau, est d’une forme tout-à-fait singulière, & ce seroit un caractère très-propre à le distinguer de tous les autres s’il se trouvoit dans toutes les espèces ; mais il y en a une qui en est totalement privée. Cette queue, qu’elle porte droite, est composée de quatorze plumes, dont sept sont inclinées d’un côté & sept de l’autre, de façon qu’elles forment ensemble un angle très-aigu. Cette direction des plumes de la queue est particulière aux oiseaux de ce genre & ne convient à aucun autre genre connu. Ils ont les ailes courtes & qui ne passent pas l’origine de la queue. Les mâles ont à chaque pied un ergot qui devient quelques fois très-long & très pointu.