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sensations. Il faut espérer qu’on y reviendra un jour, en laissant tout ce que les anciens avoient introduit d’hypothétique dans la connoissance des remèdes & des alimens.

Les végétaux fournissent le plus grand nombre des substances de la matière médicale ou de l’histoire des drogues ; ce sont aussi les remèdes les plus simples, & souvent les plus efficaces. Les produits de ces mêmes substances, & leurs différentes combinaisons sont du ressort de la pharmacie & de la chimie, il en résulte au moyen de certaines manipulations, des remèdes composés.

Il s’en faut beaucoup que toutes les plantes soient admises à cet usage. À peine y en a-t-il la quarantième partie, puisqu’on connoît environ vingt-deux mille plantes, & qu’il n’y en a à peu près que douze cents d’usuelles, parmi lesquelles on en compte seulement cinq ou six cents dont les vertus médicinales sont avouées, tant bien que mal. Il y auroit une grande réduction à faire, si l’on recherchoit toutes celles dont les propriétés sont encore incertaines, & qui ont été trouvées en défaut en bien des cas. L’observation ne confirme pas tout ce qu’une première expérience & la prévention suggèrent.

On a classé différemment les plantes médicinales & les médicamens en général, quoique ordinairement relativement à leurs effets. On ne s’en tient plus à la signatura des plantes, c’est-à-dire, à la fausse ressemblance, au rapport qu’elles paroissent avoir avec les parties affectées de quelque maladie. Ce seroit une voie bien sûre pour guérir, si elle n’étoit démentie par l’observation. On a rangé quelquefois les plantes médicinales d’après l’ordre naturel ou l’ordre des familles ; mais il reste bien des lacunes. Tout se réduit à trouver des évacuans & des altérans.

Ces sortes de divisions & de subdivisions, tiennent de la combinaison, & sont infinies. Chaque auteur a presque la sienne. Pour en fournir un exemple, & le mettre plus à la portée des lecteurs, nous choisirons la classification qu’à admise M. Vitet dans sa Pharmacopée de Lyon, ouvrage qui, au mérite de la précision, joint celui d’avoir inspiré des doutes sur une infinité de plantes & de remèdes dont les propriétés trop vantées n*ont pas obtenu la sanction de tous les observateurs. Les classes des médicamens de cet auteur sont établies sur leurs effets généraux, & il en a formé dix-sept.

Classe 1ere. Vomitifs.
2. Purgatifs.
3. Diurétiques.
4. Sudorifiques.
5. Emménagogue.
6. Expectorans.
7. Sternutatoires.
8. Salivaires.
9. Vésicatoires.
10. Caustiques.
11. Astringens.
12. Sanguivores.
13. Rafraîchissans.
14. Relâchans.
15. Nutritifs.
16. Assoupissans.
17. Fortifians.

La plupart de ces classes ont des soudivisions ; par exemple, la dernière qui est des fortifians, se divise en fortifians amers & en fortifians aromatiques. Parmi les premiers on comprend les ordres