fleurs forment un épi grêle, long de trois ou quatre pouces, & assez semblable au fléau des prés d’où il tire sa dénomination de Phleoïde, mais les balles sont portées sur des pédoncules lâches & rameux, que l’on apperçoit aisément en faisant glisser l’épi entre ses doigts de haut en bas. On trouve cette plante dans les prés secs & sur les bords des bois.
2. Phalaris à vessie. Phalaris utriculata. Lin. Gramen spicatum pratensi, spiculâ ex utriculo prodeunte. Tourn.
Ses tiges sont articulées, hautes d’un pied ou environ ; ses feuilles sont larges d’une ligne & un peu plus, & remarquables par leur gaîne lâche, lisse, cannelée ; la gaîne de la feuille supérieure est très-enflée, ventrue, & ressemble à une vessie, ou une espèce de spathe qui enveloppe l’épi dans sa jeunesse : cet épi est ovale, long de six à neuf lignes, épais, garni de barbes qui naissent de la balle interne de chaque fleur, & panaché de vert & de blanc, & quelquefois un peu rougeâtre. Il croît dans les prés humides.
Les fleurs sont remarquables dans les différentes espèces de stipes, par une barbe très-longue, articulée à sa base & qui naît du sommet d’une des valves de leur balle intérieure. On compte sept espèces dans ce genre ; nous ne parlerons que de deux que l’on trouve dans les prairies sèches des provinces méridionales & sur-tout la dernière.
1. Stipe empenné… Supa pennata. Lin. Gramen spicatum, aristis pennatis. Tourn.
Ses feuilles radicales sont droites, rassemblées en faisceaux, lisses, très étroites, roulées en leurs bords en forme de jonc, & longues de six à dix pouces ; ses tiges sont hautes d’un pied & demi, droites, grêles, feuillées, & terminées par une panicule étroite, & qui porte peu de fleurs. Cette panicule naît de la gaîne de la fleur supérieure. Chaque fleur est chargée d’une barbe longue d’un pied, plumeuse, torse ou en spirale dans sa partie inférieure. On trouve cette plante dans les lieux secs, montagneux & pierreux.
2. Stipe joncier. Stipa juncea. LIN… Festuca junceo-folio, Bauh.. Tiges hautes de deux à trois pieds, feuillées, garnies de deux ou trois articulations ; ses feuilles sont étroites, assez longues, roulées en leurs bords, presque cylindriques, en forme de jonc, & d’un vert jaune ; en les dépliant, on les apperçoit sensiblement velues dans leur intérieur ; les fleurs forment une panicule médiocrement éparse, & longue presque d’un pied ; elles sont chargées chacune d’une barbe capillaire, longue de 4 à 6 pouces, d’abord droite, mais qui se courbe & se tortille ensuite en tous sens. Les deux valves extérieures de chaque balle sont longues, très-aiguës, verdâtres sur le dos, blanches & luisantes en leurs bords Cette plante a une variété à panicule, moins alongée, & ses fleurs sont rougeâtres, dans leur parfait développement : elle croît dans les prairies sèches & pierreuses des provinces méridionales.