Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/42

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pas les conditions requises, on doit s’en procurer d’ailleurs. À mesure qu’on jette de la terre sur les racines, il faut faire souffler l’arbre, c’est-à-dire, le soulever doucement, & à plusieurs reprises avec ses racines, afin que la terre fine s’insinue dans tous les vides ; enfin, quand toutes les racines sont couvertes, on achève de remplir la fosse. On voit que si l’on veut procéder avec méthode, il est très-imprudent de planter lorsque la terre est trop humide, trop gâcheuse, &c. Il est moralement impossible que, dans de pareilles circonstances, on puisse convenablement mettre un arbre en place ; il se trouvera des vides près des racines, & dans chaque endroit elles moisiront, elles chanciront, &c.

Ce que l’on vient de dire doit être pris d’une manière générale, & ne peut par conséquent s’appliquer à toutes les espèces d’arbres ; mais en parlant de chacun en particulier, j’ai désigné les soins qu’ils exigent ; consultez donc l’article dont vous aurez besoin.


PLANTEUR. Jardinier qui plante des arbres ou d’autres végétaux. Que de mauvais ouvriers en ce genre, & combien peu de véritables planteurs ! On se plaint ensuite que les arbres reprennent mal, qu’ils périssent trop tôt ; de qui est-ce la faute ? du planteur.


PLANTOIR. Outil de bois, quelquefois ferré par le bout, dont les jardiniers se servent pour faire les trous en terre, dans lesquels on met du jardinage ou des arbres dans l’état appelé de porrete, c’est-à-dire, de semis.


PLANTULE. Si on laisse quelque temps la semence dans la terre ou dans l’eau, les lobes pénétrés de parties aqueuses, chargées de sucs nourriciers, & que la chaleur met en mouvement, s’enflent & grossissent ; l’air renfermé dans leur substance, en se dilatant, fait éclater l’enveloppe qui tient les deux lobes réunis ; la radicule se montre ; on dit alors que la semence est germée ; en même temps les lobes sortent de terre en s’allongeant un peu sous la forme de deux feuilles très-différentes de celles que la plante doit porter ; on dit que la graine est levée : dans cet état les lobes prennent le nom de cotyledons ou de feuilles séminales, c’est-à-dire de premières feuilles produites par la semence. Ils travaillent à épurer la séve destinée à nourrir le fœtus de la plante ; la radicule va bientôt chercher des sucs plus forts dans le sein de la terre ; la plantule commence à paroître ; mais les parties augmentées en volume sont encore roulées & repliées sur elles-mêmes, comme elles l’étoient dans la semence ; les cotylédons toujours unis à la plantule par les deux troncs de vaisseaux, l’accompagnent hors de terre, comme deux mamelles destinées à allaiter le même sujet ; sa force & le développement graduel continue en raison de la chaleur & des sucs qui l’opèrent ; enfin la plantule forme ensuite une plante, un arbrisseau ou un arbre.


PLATANE. Tournefort le place dans la cinquième section de la dix-neuvième classe des arbres à fleurs à chaton, dont les fleurs mâles sont séparées des fleurs femelles, mais