Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/487

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son noyau n’est pas gros à proportion du fruit, il tient à la chair par un ou deux endroits, il est raboteux, & un de ses bords est relevé d’arètes saillantes.

19. Prune Suisse. Prunus fructu medio, globoso, pulchrè violaceo, serotino. (Pl. XXXI, Fig. 7, p. 403)

L’arbre est grand & fertile ;… les bourgeons sont menus, violet foncés du côté du soleil, violet clair, couverts d’une poussière jaune-doré, très-fine du côté de l’ombre. Le gros du bourgeon est verdâtre mêlé de gris clair ;… les boutons sont gros, courts, pointus, placés près les uns des autres, faisant presqu’en angle droit avec la branche ; les supports sont gros & saillans.

La dentelure des feuilles est a peine sensible, elles se creusent en bateau, & souvent se recroquevillent en différens sens.

Le fruit est de moyenne grosseur, bien arrondi dans son diamètre, n’ayant ni gouttière, ni aplatissement qui le divise suivant sa hauteur. Son pédicule est planté dans une très-petite cavité. Sa tête est un peu aplatie, & au milieu on remarque une cavité plus évasée & presqu’aussi profonde que celle où le pédicule s’implante ;… sa peau est d’un beau violet, elle est très-fleurie, très-dure, mais elle s’enlève facilement ;… sa chair est d’un jaune clair, tirant un peu sur le vert du côté de l’ombre ;… son eau est très abondante, très-sucrée, d’un goût plus relevé & plus agréable que la prune-monsieur, à laquelle on la compare ordinairement ; son noyau est adhérent dans quelques endroits, son arête est très-large, & le côté opposé est creusé d’un sillon profond, comme le noyau du perdrigon rouge ; mais ses bords sont unis.

Cette prune mûrit au commencement de septembre, & dure presque tout ce mois.

20. Perdrigon blanc. Prunus fructu parvo, ovoidali, è viridi albido, maculis rubris ad solem distincto. (Planche XXVIII, page 400)

La fleur de ce prunier étant sujette à couler, il convient de le planter en espalier ;… ses bourgeons sont gros, courts, bruns, violets à la cîme, couverts d’une poussière ou d’un duvet blanchâtre ;… ses boutons sont gros, peu écartés de la branche ; les supports sont saillans.

Les fleurs s’ouvrent bien, il en sort deux ou trois du même œil ; leurs pétales sont plats & ronds.

Les feuilles sont beaucoup plus étroites vers la queue, où elles se terminent régulièrement en pointe aiguë, que vers l’autre extrémité, qui se termine en pointe obtuse. Leur dentelure est régulière, assez grande & assez profonde.

Le fruit est petit, un peu longuet, & son diamètre est moindre vers la queue que vers la tête. La gouttière, qui le divise suivant sa longueur, n’est presque pas sensible ; son pédicule s’implante au fond d’une très-petite cavité ;… sa peau est coriace, d’un vert blanchâtre, tiquetée de rouge du côté du soleil, chargée d’une fleur très-blanche ;… sa chair est d’un blanc un peu verdâtre, transparente, fine, fondante quoique ferme ;… son eau a un petit parfum qui lui est propre ; elle est si sucrée, que lorsque le fruit est très-mûr, il paroît au goût comme confit ;… son noyau n’est point adhérent à la chair.

Cette prune est très-bonne crue &