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avorté. Il est d’un violet très-clair, peu fleuri.[1]

Il y a une autre impériale dont le fruit est très-gros, qui a la forme d’une olive, & qui est un peu plus pointu du côté de la queue que du côté de la tête. Sa rainure n’est presque pas sensible ; l’on pédicule est placé presqu’à fleur du fruit ;… sa peau est coriace, mais elle se détache aisément de la chair ;… sa chair est un peu jaunâtre, transparente, & plus fondante que celle de la précédente ;… son eau est sucrée, agréable quoi qu’elle conserve un peu d’aigreur, même dans sa parfaite maturité ;… son noyau quitte bien la chair ; il est raboteux, fort long, pointu & plat ;… cette prune, qui est très-belle, mûrit un peu plutôt que la précédente.

34. Jacinthe. Prunus fructu magno, longiori, dilutè violaceo. (Planche XXXIII, page 410)

Cet arbre est vigoureux ;… ses bourgeons sont de moyenne grosseur, longs & droits, rougeâtres à leur cime ; dans le reste, comme marbrés de diverses couleurs, blancs, verts, jaunes ;… ses boutons sont petits, courts, couchés sur la branche ; leurs supports sont saillans.

Ses fleurs sont de grandeur moyenne, très-abondantes ; souvent il en sort six ou sept du même nœud ; les pétales sont ovales.

Les feuilles sont presqu’en tiers plus longues que larges, un peu moins larges vers la queue que vers l’autre extrémité ; la dentelure est arrondie & peu profonde.

Fruit : gros, alongé, un peu plus renflé du côté de la queue que du côté de la tête, ce qui lui donne presque la forme d’un cœur, lorsque la différence du renflement est considérable, ce qui n’est pas ordinaire. Il est divisé, suivant sa longueur, par une gouttière peu sensible, qui se termine ordinairement du côté de la tête à un petit enfoncement ;… le pédicule vert, court, bien nourri, est attaché au fond d’une cavité étroite, mais assez profonde ;… la peau est d’un violet clair, fleurie, un peu épaisse, dure, & se sépare difficilement de la chair ;… la chair est jaune, ferme, moins sèche que celle de l’impériale ;… l’eau est assez relevée & un peu aigrelette ;… le noyau ne tient à la chair que par quelques endroits sur le côté.

Cette prune, qui ressemble beaucoup à l’impériale, mûrit vers la fin d’août ; vers la mi-août dans les terres chaudes & légères.

35. Impériale blanche. Prunus fructu quammaximo, ovato albo.

Ce prunier produit peu de fruits, & mérite peu d’être cultivé. Il est très-vigoureux ;… ses bourgeons sont gros, forts & blanchâtres ;… ses fleurs sont très-grandes ;… ses feuilles sont grandes & longues.

Son fruit est très-gros, ovale, de la forme & presque de la grosseur d’un œuf de poule d’Inde ;… sa peau

  1. Note de l’Éditeur. Cet arbre convient mieux dans les jardins d’ornement que dans les vergers. La manie d’avoir des arbres panachés est ridicule, ne voit-on pas que c’est leur parenchyme qui est attaqué, que ces arbres souffrent. Autant vaudroit-il, pour se récréer la vue, considérer la peau d’un homme attaqué de la jaunisse, ou le teint plombé d’un fiévreux.