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pulvérisé, une livre ; d’eau de rivière filtrée, quatre livres ; faites macérer au bain-marie pendant 48 heures ; filtrez l’infusion à travers du papier gris ; faites fondre au bain-marie six livres moins quatre onces de sucre blanc dans trois livres de colature, & vous aurez le sirop de quinquina que l’on donne depuis une once jusqu’à cinq onces, seul ou délayé dans partie égale d’eau… Faites évaporer dans une étuve, sur des assiettes de faïence ou de porcelaine, l’infusion de quinquina préparé & filtrée comme ci-dessus, jusqu’à consistance d’extrait solide ; détachez l’extrait sec avec la pointe d’un couteau & vous aurez l’extrait de quinquina.


QUINTE-FEUILLE. (Planche XXXVI) Tournefort la place dans la septième section de la sixième «lasse, qui contient les fleurs de plusieurs pièces régulières & en rose, dont le pistil devient un fruit composé de plusieurs semences disposées en manière de tête, & il l’appelle quinque folium majus, repens. Von-Linné la nomme potentilla reptans, & la classe dans l’icosandrie poligynie.

Fleur : composée de cinq pétales A, presque ronds, adhérens ainsi que les étamines à un calice B, presque découpé en dix ; les découpures alternes & recourbées. Le pistil C, est composé de soixante ovaires ramassés en forme d’œufs, il est entouré de vingt étamines arrangées symmétriquement en F. Le calice est représenté, vu de face & divisé en dix parties dont cinq longues & cinq courtes.

Fruit. Le pistil devient un fruit D, presque rond ; les ovaires devenus autant de capsules, donnent chacune une graine E.

Feuilles ; portées par des pétioles digitées, velues, crénelées en leurs bords ; cinq folioles sont portées par le même pétiole, d’où lui vient le nom de Quinte-feuille.

Racine ; longue, fibreuse, noirâtre en dehors, rouge en dedans.

Lieux. Les champs sablonneux, pierreux & humides ; la plante est vivace, & elle fleurit en mai & juin.

Propriétés. La racine, la seule partie employée en médecine, a une saveur astringente. Elle est vulnéraire, astringente & fébrifuge. On l’emploie en décoctions & en tisanes mais auparavant on en enlève l’écorce brune, & l’on conserve & l’on fait sécher la seconde écorce. Un gros de cette racine réduite en poudre & donnée dans un verre d’eau avant l’accès, a souvent guéri de la fièvre intermittente. On l’emploie avec succès dans les cours de ventre & dyssenteries, en la donnant en tisane à la dose d’une once dans trois chopines d’eau réduites au» deux tiers.