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la plus heureuse, par la génération des abcès, & de diverses pustules. En général, il est plus avantageux d’attendre qu’il ait précédé une détente générale du spasme, & des évacuations sanguines.

L’émétique peut être bien placé dans le commencement de la pleurésie. Son usage, en général, est plus avantageux que celui des purgatifs. Arétée conseille des lavemens âcres, comme des révulsifs bien appropries ; il paroît qu’ils peuvent être plutôt nuisibles qu’avantageux, en ce qu’ils interrompent l’expectoration, excitent un sentiment de chaleur & d’ardeur ; & si le bas-ventre est météorisé, ils augmentent le météorisme, & hâtent la mort.

Baglivi a fort bien observé combien il étoit dangereux, dans l’état de la pleurésie, de purger de deux jours l’un, immédiatement après avoir fait précéder une ou deux saignées ; non-seulement on arrête l’expectoration, mais encore on produit d’autres symptômes bien plus funestes.

Cependant les purgatifs modérés, & donnés dans un temps & des circonstances favorables, peuvent changer en mieux la manière d’être du principe vital. Hippocrate conseille les purgatifs dans la pleurésie des côtes intérieures, qu’il appelle pleurésie basse. Galien est opposé à cette pratique. Il est cependant des cas où les purgatifs pourroient faire révulsion de la fluxion inflammatoire, en évacuant tout le corps ; ils peuvent de même débarrasser la poitrine, en emportant les humeurs qui s’y sont accumulées, sur-tout si c’est au déclin de la maladie ; enfin, les sudorifiques ne peuvent être administrés indifféremment à tout le monde. On doit craindre leurs effets dans les personnes d’un tempérament sec, aride, dans les vieillards, & dans tous ceux dont les humeurs sont déjà épuisées par des évacuations trop abondantes, par des sueurs copieuses. M AMI.

Pleurésie, Médecine vétérinaire. Ce nom vient de plèvre ou pleure ; la plèvre est une membrane qui est étendue sur toute la partie interne de la poitrine, sur la partie convexe du diaphragme & sur tous les poumons. Lorsque cette membrane est enflammée, on dit que l’animal est attaqué de la pleurésie vraie ; lorsque la matière morbifique ne comprime pas seulement la plèvre, mais qu’elle a principalement son siège dans les muscles intercostaux, il est atteint de la fausse pleurésie ; enfin, si l’inflammation affecte la portion de la plèvre qui recouvre le diaphragme du côté qui regarde la poitrine ; pour lors l’animal est atteint de la paraphrénesie. De là, nous diviserons les maladies de la plèvre en trois sections ; la première traitera de la vraie pleurésie ; la seconde, de la fausse ; & la troisième, de la paraphrénésie.

Section Première.

De la pleurésie vraie, ou inflammation de la plèvre.

On divise la vraie pleurésie en pleurésie humide & en pleurésie sèche. Dans la première, le bœuf, ainsi que les autres animaux, expectorent facilement ; dans la seconde, la toux est sèche, elle fatigue l’animal qui en est atteint, sans le soulager. Les bœufs y sont plus sujets que